La tension monte entre la France et la Belgique. A l’origine de ce début d’incident diplomatique : l’affaire des deux policiers belges interpellés mardi à la frontière franco-belge. Ces membres des forces de l’ordre ont déposé 13 migrants au bord d’une route de campagne sur le territoire français, provoquant la colère des autorités françaises.
Une pratique contraire à la procédure habituelle. De source policière française, on précise que les migrants ont été découverts par la police belge d'Ypres, en Belgique, après être sortis d'un camion parti de France, qui, pensaient-ils, allait les conduire vers Calais, d'où ils envisageaient de rejoindre l'Angleterre. Les policiers belges les auraient alors reconduits en France sans avoir alerté leurs homologues français.
Une pratique contraire à la procédure habituelle entre les deux pays. En effet, les autorités belges sont sensés remettre les clandestins après avoir averti les autorités françaises. Or, les policiers belges ont expliqué que cette pratique n'était pas une première et qu'ils suivaient les consignes de leur hiérarchie.
"Cette histoire est un peu hypocrite", critique un policier belge. L’affaire a depuis lors pris des proportions diplomatiques. Bernard Cazeneuve a "fait part de son mécontentement à son homologue belge". Le ministre a également convoqué mercredi l’ambassadeur de Belgique "pour lui demander des explications", sans que la teneur de cet entretien ne soit divulguée. "Notre pays n'a pas dû rendre de comptes et notre ambassadeur n'a pas été convoqué", a contesté Anne-Laure Mouligneaux, la porte-parole du ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon.
Les autorités belges ont ainsi tenté de dédramatiser l’incident. "Ils n’avaient aucune volonté de couillonner quiconque", a assuré Vincent Gilles, président du SLFP police, un syndicat policier belge, jeudi au micro d’Europe 1. "Ils ont simplement traversé une frontière pas marquée au sol. Rien n’identifiait la partie française de la partie belge dans cette rue. Bien souvent les policiers belges, par simple humanité, reconduisent les migrants d’où ils viennent. Les Français font la même chose : ils nous rapportent aussi "nos" illégaux. Cette histoire est un peu hypocrite", a critiqué Vincent Gilles.