Policiers tués : un meurtre revendiqué par le terroriste en direct sur Facebook

© Capture d'écran Facebook
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Larossi Abballa a revendiqué le meurtre des deux fonctionnaires de police en direct sur Twitter et Facebook Live, notamment avec une vidéo tournée sur place. 

Avant d'être abattu par le Raid, Larossi Abballa a pris soin de soigner sa communication. Juste après avoir tué Jean-Baptiste et Jessica, couple de fonctionnaires de police, lundi soir, à leur domicile de Magnanville dans les Yvelines, le jeune homme de 25 ans s'est filmé sur place pour revendiquer son acte. Et prêter allégeance à l'Etat islamique, qui a ensuite revendiqué cette attaque mortelle à l'arme blanche via son agence de presse, Amaq. Certes, Mohamed Merah s'était déjà filmé avec une GoPro, lors de ses tueries. Mais sa revendication, transmise à la chaîne Al-Jazeera dans la perspective d'être diffusée, ne l'avait pas été. Et encore moins en direct.
 
"Attaquez ces mécréants par vos moyens". Dans une vidéo de 12 minutes, diffusée à partir de 20h52 via Facebook Live (sorte de pendant de Periscope), Larossi Abballa commence par prêter allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de l'Etat islamique. Puis, lisant un texte rédigé à l'avance, bafouillant parfois, il appelle les musulmans au djihad : "attaquez ces mécréants par vos moyens", invoque-t-il, se référant à l'appel d'Al-Adnani, lancé avant le ramadan. Publiée sur Facebook Live à partir d'un compte sous le pseudo "Mohamed Ali", qui a été supprimé depuis, cette vidéo a été tournée en direct depuis une pièce du pavillon des victimes.

Le petit garçon du couple, retrouvé sain et sauf, s'y trouvait encore, rapporte à l'AFP David Thomson qui pu visionner la vidéo avant qu'elle soit supprimée. "Le bébé est derrière lui, sur le canapé. Après avoir tué ses parents, il dit : "je ne sais pas encore ce que je vais faire avec lui", indique sur son compte Twitter, le journaliste et spécialiste des mouvements djihadistes. 

Une revendication accélérée. "J'ai été impitoyable avec ce policier et sa femme", dit le terroriste d'un ton fier, calme et souriant. Une phrase faisant référence à celle du président François Hollande, au lendemain des attentats du 13 novembre : "La France sera impitoyable envers les barbares de Daech".

Larossi Abballa a demandé "à ses 160 abonnés et plus particulièrement à ses contacts de l'EI de faire le communiqué de revendication de son attaque, ce qui explique la rapide revendication par l'EI", explique à l'AFP David Thomson, qui faisait partie de ses abonnés sans le connaître personnellement. Des photos de ses victimes ont aussi été postées sur ce profil. Selon le journaliste, "la vidéo a été vue par 98 personnes avant d'être retirée 11 heures après sa diffusion".

"L'Euro sera un cimetière". Un collier de barbe sombre lui encadrant le visage, le jeune homme promet également "d'autres surprises" et que "l'Euro sera un cimetière". Il énumère ensuite une liste de cibles : quelques personnalités, mais surtout des professions. Journalistes, députés et maires, rappeurs désignés comme "alliés de Satan", policiers ou encore surveillants pénitentiaires sont visés. Selon Le Monde, la grande majorité des personnes nommées explicitement – qui ont toutes été reçues par le ministre de l'Intérieur et les services de renseignement, depuis – devraient être placées sous protection policière.
 
Egalement deux tweets. En sus de cette vidéo, Larossi Abballa a également envoyé deux tweets via un compte Twitter, ouvert le 8 juin dernier. Selon les informations d'Europe 1, dans le premier message envoyé à 21h20, le meurtrier indique qu'il vient de tuer un policier et sa femme, après avoir prêté allégeance à Al-Baghdadi. Puis, une minute plus tard : "Nous aussi Hollande, nous serons et avons été impitoyable (sic) !!!" Les comptes Facebook et Twitter ont été suspendus.