Voici une plaisanterie bien malvenue, deux jours après l’attaque du Thalys, durant laquelle Ayoub El Khazzani a été maîtrisé par des passagers vendredi, alors qu'il sortait des toilettes armé d'un fusil d'assaut kalachnikov. Dimanche, deux jeunes hommes ont semé la panique dans un train Paris-Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, révèle Le Parisien. Ils ont fait croire aux passagers qu’ils comptaient commettre un "Charlie Hebdo 2". Jugés en comparution immédiate, Taoukik et Frédéric, âgés de 22 et 23 ans, ont été condamnés lundi soir à trois ans et 18 mois de prison ferme pour "apologie d’actes terroriste". Déjà condamnés pour des violences ou des vols aggravés, le duo a été incarcéré, sur décision du tribunal correctionnel de Nanterre.
"Ça va être un Charlie Hebdo 2". Dimanche matin, alors que le train arrive en gare de Meudon, deux jeunes filles interpellent paniquées le conducteur. Elles expliquent alors que deux individus sèment la panique dans l’un des wagons. Selon les dires des deux jeunes filles, ces derniers menacent "de tout faire péter", que "ça va être un Charlie Hebdo 2". L’un des individus serait même passé entre les voyageurs pour savoir qui était musulman et inviter ceux qui se manifestaient à partir. Les deux hommes glissent même à certains passagers qu’une bombe est dissimulée sous un siège. Le conducteur met alors son train à l’arrêt avant l’arrivée de la police qui interpelle les deux suspects, rapporte Le Parisien.
"J’avais bu, j’ai vraiment fait n’importe quoi". Lors de leur procès, les deux individus ont donné des explications qui n’ont pas convaincu les juges. "J’avais bu, j’ai vraiment fait n’importe quoi", a reconnu Taoufik. Les analyses ont confirmé un taux d’alcoolémie, mais faible, alors que le suspect assure ne pas se souvenir de tout, indique encore Le Parisien.
L’acolyte de Taoufik a, quant à lui, assuré qu’il n’a "rien fait", qu’il était seulement en train de "manger un sandwich". Taoufik, lui, reconnaît qu’il a surenchéri à une remarque raciste d’un passager, en se présentant comme un terroriste "pour rigoler".
"C’est très rigolo. Vendredi, sans l’intervention des jeunes Américains, on aurait eu un massacre. Et donc, le dimanche, vous trouvez rigolo de dire qu’il y a une bombe dans un train ! Vous avez une idée du traumatisme que vous avez provoqué ?", s’est agacée la présidente du tribunal. Un traumatisme infligé aux passagers qui aura donc coûté cher aux deux prévenus.