Préfecture de police : des cas de radicalisation qui interpellent

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La police est confrontée à une poussée du fondamentalisme religieux dans les rangs de la préfecture de police de Paris, qui compte 27.000 policiers et agents de surveillance.

Le communautarisme religieux n’épargne aucun secteur professionnel. Selon une note confidentielle de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne, la police est confrontée à une poussée du fondamentalisme religieux dans les rangs de la préfecture de police de Paris, qui compte 27.000 policiers et agents de surveillance. Entre 2012 et 2015, 17 cas de "comportements de transgression du principe de laïcité" ont été recensés, avec une accélération en 2014, révèle Le Parisien. Ces comportements marginaux posent toutefois des problèmes de sécurité, les fonctionnaires étant équipés d'une arme de service et ayant accès à la plupart des fichiers de police.

Quatre convertis. Selon les recensements hebdomadaires réalisés par la préfecture de police, ces comportements sont le fait de jeunes fonctionnaires, qui ont intégré des postes d’adjoints de sécurité à la fin des années 2000, avant de réussir le concours interne. Un tiers des fonctionnaires en voie de radicalisation sont des femmes. Et selon la note interne, ces dernières s’avèrent être les plus jusqu’au-boutistes dans leur pratique de l’islam. Sur les 17 fonctionnaires recensés entre 2012 et 2015, quatre sont des convertis. A noter que les échelons supérieurs de la hiérarchie, officiers ou commissaires sont épargnés par ces comportements fondamentalistes.

Des propos alarmants sur les réseaux sociaux. Mais qu’entend-on par fondamentalisme religieux au sein de la police ? De manière générale, ces comportements malmènent le principe de laïcité de mise dans le service public. Selon le code de déontologie des forces de l'ordre, tout policier doit "s'abstenir dans l’exercice de ses fonctions, de toute expression ou manifestation de ses convictions religieuses".

Les individus en voie de radicalisation réclament notamment de faire leurs cinq prières quotidiennes. Un gardien de la paix de Gennevilliers, toujours en poste, écoute, lui, des versets du Coran sur sa tablette pendant ses heures de services. D’autres, principalement des femmes, s’opposent au port de l’uniforme, comme cette policière du 12e arrondissement de Paris qui qualifie le pantalon de son uniforme de "torchon de la République", rapporte Le Parisien.

Les propos les plus alarmants sont généralement proférés sur les réseaux sociaux, comme ceux postés par une fonctionnaire, après les attentats de janvier 2015. Une agent de surveillance avait relayé des thèses complotistes, teintées d’antisémitisme, évoquant une "fusillade masquée montée par des lopettes de sionistes". Après avoir refusé de retirer son voile devant le médecin-chef, la fonctionnaire avait finalement été suspendue.

Un cas judiciarisé. Ces exemples de radicalisation sont signalés et suivis de près par la hiérarchie et les services de renseignements. Ils sont traités au cas par cas, avec des sanctions allant du simple rappel à l'ordre, jusqu'à la révocation, assorties de poursuites judiciaires. Un cas portant sur un appel au meurtre a en effet conduit son auteur devant la justice, selon Le Parisien.

Pour autant, ces comportements restent isolés et marginaux et ils ne constituent en rien une menace d’infiltration de groupes violents au sein de la police. Le parquet antiterroriste n'est saisi d'aucune procédure impliquant des policiers. Au directeur du cabinet du préfet de police de Paris de rassurer : "Ce phénomène existe, mais il est extrêmement marginal. Comme tous les corps sociaux, dans le secteur privé comme dans le secteur public, la préfecture de police de Paris peut y être occasionnellement confrontée".