"Peut être que j’ai mal géré les choses, que j’ai été débordé par la situation, que je n’ai pas fait preuve de professionnalisme j’en ai conscience". Au premier jour de son procès pour corruption, Michel Neyret, l’ancien "super-flic", soupçonné d’avoir rancardé ses informateurs en échange d’informations, a fait profil bas. "Rétrospectivement, j’ai manqué de prudence. Je m’estimais suffisamment fort pour gérer et je n’ai pas su gérer ces fichiers je le reconnais", a-t-il confié au président du tribunal correctionnel de Paris, qui l'interrogeait sur les fichiers de police et les fichiers Interpol que Michel Neyret aurait consultés pour aider ses "indics".
Il défend sa méthode. Au cours de cette audience, l’ancien numéro 2 de la PJ de Lyon a tenté de défendre malgré tout sa méthode, arguant qu’il n’y a rien de mieux que les "indics" pour connaître le milieu des trafics en tout genre. Il a raconté notamment comment il avait résolu une affaire de contrefaçon de dinars algériens grâce à un informateur et combien les relations flics-informateurs étaient complexes.
Après les honneurs, la chute. Pendant ses trente-deux ans de carrière, Michel Neyret, adulé de ses équipes et de ses supérieurs, a multiplié les performances dans des enquêtes sensibles visant des braqueurs, trafiquants de drogue ou auteurs d'actes terroristes qui ont bâti sa légende et lui ont valu la Légion d'honneur.
Mais le 29 septembre 2011, tout bascule lorsqu'il est interpellé à son domicile avec sa femme par la police des polices. Mis en examen pour corruption, il sera écroué huit mois avant d'être révoqué de la police et mis à la retraite. Aujourd'hui poursuivi pour huit délits dont corruption et trafic d'influence passifs et détournement de scellés de stupéfiant, il encourt dix ans de prison.