Tirs "nécessaires", "proportionnels", "justifiés": les avocats de la défense ont plaidé vendredi à Bobigny la légitime défense pour les trois policiers accusés d'avoir blessé six manifestants au Flash-Ball en 2009 en Seine-Saint-Denis. Dans cette affaire, "il y a deux thèses", a résumé Me Laurent-Franck Liénard, avocat du principal prévenu, accusé d'avoir éborgné par un tir de Flash-Ball, Joachim Gatti, 41 ans : "Celle, sans fondements, selon laquelle le policier se serait fait plaisir en tirant sur des manifestants. Et celle que je vous demanderai de considérer : il a vu des manifestants arriver, il a pris peur et a estimé qu'il était nécessaire d'appliquer deux tirs de Flash-Ball".
Six blessés recensés. Les faits reprochés aux trois policiers, jugés depuis lundi par le tribunal correctionnel de Bobigny, remontent au 8 juillet 2009. Les forces de l'ordre étaient intervenues ce soir-là à Montreuil pour repousser plusieurs personnes rassemblées devant une clinique désaffectée, après un "repas de soutien" à des squatteurs expulsés le matin même. Lors de cette intervention nocturne, trois policiers avaient tiré chacun à deux reprises avec leur Flash-Ball, arme qui tire des balles de caoutchouc. Six blessés ont été recensés, dont quatre sont partie civile au procès.
Trois ans de prison avec sursis ont été requis contre le principal prévenu, assortis de trois ans d'interdiction professionnelle et cinq ans d'interdiction de port d'armes. Contre les deux autres fonctionnaires, dix mois avec sursis ont été requis, ainsi que 18 mois d'interdiction professionnelle et cinq ans d'interdiction de port d'armes.