Le pronostic vital d'un des deux policiers blessés par balle dans le commissariat du 13e arrondissement de Paris par un homme interpellé était "toujours engagé" vendredi matin, a indiqué le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
"Son pronostic vital est toujours engagé", a déclaré le préfet de police sur France Info. Il a expliqué que les policiers du 13e arrondissement étaient intervenus jeudi soir pour une "agression extrêmement violente au cutter sur une femme qui a été grièvement blessée". "L'homme était manifestement très excité", a-t-il dit. Les policiers l'ont amené au commissariat et l'ont fait souffler dans un éthylotest. C'est à ce moment que l'homme s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire, a poursuivi le préfet.
Pas d'éléments sur le profil de l'auteur des tirs
S'agissant du profil de l'auteur des tirs, Laurent Nunez n'a pas donné d'éléments, renvoyant aux enquêtes en cours. "On ne sait pas s'il connaissait la femme" qu'il a agressée, a-t-il dit, ajoutant que les policiers appelés sur place avaient dû "défoncer la porte" de l'appartement. Comme on lui demandait si les faits au sein du commissariat pourraient s'apparenter à du terrorisme, il a répondu : "il est trop tôt. La procureur de Paris (Laure Beccuau) communiquera là dessus".
Une fusillade au sein même d'un commissariat est extrêmement rare. Les faits se sont déroulés jeudi peu avant 22h30 au moment de la fouille de l'homme tout juste interpellé. Il s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire et a tiré, blessant très grièvement deux policiers. Lui-même a été blessé gravement au thorax par des tirs de riposte, sans que son pronostic vital soit engagé, selon le parquet de Paris. "Normalement, un commissariat, c'est un sanctuaire. Ce qui rend la chose d'autant plus choquante, l'émotion est très grande. C'est extrêmement difficile parce que, psychologiquement, les collègues sont très choqués", a réagi David-Olivier Reverdy, secrétaire national adjoint du syndicat Alliance Police nationale.
Le parquet a ouvert trois enquêtes. Deux ont été confiées au 3e DPJ, l'une pour "tentative de meurtre sur la femme", l'autre pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique". La troisième enquête a été confiée à l'IGPN (la "police des polices") pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique", comme c'est toujours le cas lorsqu'un policier fait usage de son arme.