Plusieurs centaines de personnes, 550 selon les gendarmes, ont participé samedi à Saint-Germain-de-Clairefeuille, dans l'Orne, à une marche blanche en hommage au routier décédé avec son fils de trois ans dans la dramatique collision qui a fait 43 victimes le 23 octobre à Puisseguin, en Gironde.
Connaissances et anonymes. Dès 14 heures, la foule d'habitants du petit village normand, de connaissances et d'anonymes s'est rassemblée à l'arrière de l'entreprise familiale de transport où travaillait Cyril Aleixandre, 31 ans, aux côtés de son père Michel, a constaté un photographe de l'AFP. Sur les grilles de la société, de nombreux bouquets de fleurs, photos ou dessins témoignaient, comme depuis deux semaines déjà, de l'élan de sympathie suscité après la mort du camionneur et de son jeune fils Théo, qu'il avait emmené avec lui et qui se trouvait dans la cabine au moment de l'accident.
Émotion. Portant, accrochées autour du cou, des photos des deux victimes, les participants se sont rassemblés derrière les parents et l'épouse de Cyril Aleixandre et ont marché en silence, une rose blanche à la main, jusqu'à l'église du village distante de près d'un kilomètre. Dans le cortège, l'émotion était palpable et de nombreux participants ne pouvaient retenir leurs larmes. Après s'être recueilli dans l'église, trop petite pour contenir la foule, le cortège est retourné en silence jusqu'à l'entreprise de la famille Aleixandre avant de se disperser.
Le 23 octobre dernier, le camion conduit par le jeune routier normand était entré en collision, à la sortie d'un virage de la RD-17, à Puisseguin, avec un autobus transportant des personnes âgées de plusieurs villages girondins, partant pour une journée d'excursion dans les Landes. Dans le choc, les deux véhicules s'étaient embrasés et seuls huit occupants du car avaient survécu. Il s'agit de l'accident de la route le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune (Côte-d'Or) en 1982, qui avait coûté la vie à 53 enfants.