Réputé proche de la droite, le préfet Alain Gardère a un temps commandé les 20.000 policiers de la sécurité publique de la ville de Paris. Selon Le Monde, les enquêteurs ont découvert tout un système de petits services rendus contre cadeaux, et ce dans les diverses fonctions qu'a pu exercer le haut fonctionnaire. Il a été mis en examen pour corruption et détournement de fonds.
"Emploi fictif". Alain Gardère est un homme de réseaux qui a passé un temps au cabinet de Claude Guéant, au ministère de l'Intérieur, place Beauvau. Étiqueté proche des milieux sarkozystes, le préfet répond pourtant à l'automne 2015 à une sollicitation d'un proche de François Hollande. Un conseiller parlementaire du président de la République l'encourage à embaucher un militant socialiste. Dans des conversations, l'expression "emploi fictif " est même employée. Le préfet s’exécute et engage le militant au Cnaps (conseil des activités privées de sécurité), dont il est le patron.
Voyages et ventes privées en contreparties. C'est au sein du Cnaps que le préfet côtoie des sociétés de sécurité qui attendent des agréments. Et dans ce contexte, d'autres dérapages ont lieu : dans un cas, il tente de faciliter une procédure pour un proche d'une députée UMP, dans un autre, c'est pour une autorisation de port d'armes qu'il met de l'huile dans les rouages. En contreparties, il accepte une promesse de voyage en Hongrie, des invitations à des ventes privées Chanel et Hermès, un dîner au Jules Verne au deuxième étage de la Tour Eiffel ou encore le principe d'un voyage à Dubaï.
Dans son emploi précédent de préfet de l'aéroport de Roissy, Alain Gardère se serait montré très coulant dans l'attribution des badges d'accès aux zones de sécurité. Parmi ceux qui en ont bénéficié : le patron d'un cabaret parisien où plusieurs syndicats policiers ont leurs habitudes. Le directeur de l'établissement était présenté comme chargé de mission à la préfecture sur les formulaires.