Ce sont de gros poissons, des voyous français à l'ancienne, que la police espagnole a récemment arrêté sur la côte, à Marbella, dans le sud du pays. Ces quatre Français étaient recherchés depuis le violent braquage, en mai dernier, d'une armurerie à Carmaux, près d'Albi, au cours duquel un policier avait été blessé par balle. Le quatuor est également accusé d'avoir séquestré pendant deux mois un homme d'affaires du sud de la France. Au total, ils lui auraient extorqué 1,3 million d'euros.
Un braquage violent puis la cavale… C'est une folle équipée d'une bande de truands chevronnés, âgés de 45 à 57 ans, à laquelle les forces de l'ordre espagnole ont mis fin ces derniers jours. Une cavale audacieuse entamée le 19 dernier. Ce jour-là, deux hommes armés s'introduisent dans une armurerie de Carmeux. Mais le commerçant ne se laisse pas faire et utilise sa bombe lacrymogène, dissimulée sous son comptoir. Les assaillants prennent la fuite en parvenant malgré tout à s'emparer d'un fusil à pompe.
La suite est plus violente : dans leur retraite, les deux malfaiteurs tombent nez-à-nez avec une patrouille de police. Deux fonctionnaires tentent de les interpeller, mais l'un des malfrats parvient, non sans violence, à saisir l'arme de service d'une policière. Il ouvre le feu sur son collègue et le touche à la cuisse. Les deux hommes s'évaporent ensuite au volant d'une Mercedes volée, malgré le déclenchement du plan Epervier dans le département.
Un homme d'affaires enlevé puis séquestré en Espagne. Les deux hommes et d'autres complices réapparaissent trois jours plus tard, le 22 mai. Ce jour-là, le "commando" enlève un riche homme d'affaires du sud de la France. Chez lui, ils récupèrent ses codes de cartes bancaires, du matériel informatique et des vêtements, puis traversent les Pyrénées avec leur victime, jusqu'à Platja d'Aro, près de Gérone et de la frontière, avant de filer dans le sud de l'Espagne.
Pendant près de deux mois, l'homme est séquestré et forcé d'acquérir des biens pour le compte de ses ravisseurs. En particulier… de l'or. Montant total du préjudice : 1,3 millions d'euros. La riche victime est finalement libérée le 13 juillet dernier. L'homme d'affaires reste cependant surveillé à distance par les malfrats qui l'obligent à leur verser 100.000 euros par semaine.
Armes blanches, armes à feu et lingots d'or. L'enquête, menée en collaboration avec la police judiciaire de Toulouse et la gendarmerie française, a finalement permis d'interpeller les deux braqueurs et deux autres malfrats, à Marbella, station balnéaire connue pour être prisée de la voyacroutie française, toutes générations confondues. Dans leur appartement, la police espagnole a saisi des armes blanches, des armes à feu, des lingots d'or et d'importantes sommes d'argent en liquide. Un cinquième complice a, quant à lui, été arrêté à Toulouse.
Des malfrats patentés. La bande s'était semble-t-il rencontré en prison, où ils purgeaient des peines pour braquage ou homicide. L'un d'entre eux avait été condamné à perpétuité pour le meurtre de deux policiers lors d'un braquage qui avait mal tourné, à la fin des années 80. L'homme se trouvait en cavale après s'être échappé de prison. Il était alors âgé de 29 ans.