Il n’y avait pas de témoin, mais la scène a été filmée par les caméras de vidéo-surveillance du bar. Une jeune serveuse d’une trentaine d’années affirme avoir été agressée, lundi, à Nice, par deux hommes qui lui auraient reproché de servir de l’alcool pendant le ramadan qui débutait le jour même. Eric Ciotti, député LR et président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, a condamné un acte "qui n’est pas anodin" et qui porte "un coup sévère aux valeurs républicaines." Mais que sait-on exactement de cette affaire ?
Qu’a raconté la serveuse ? Les faits se sont déroulés lundi, dans un bar du centre-ville de Nice. Une jeune serveuse a été agressée par deux hommes, alors qu’elle se trouvait seule dans l’établissement. Selon elle, les deux hommes lui auraient reproché de servir des boissons alcoolisées pendant le mois de jeûne. L’un d’eux aurait alors lancé en arabe "tu devrais avoir honte de servir de l’alcool en période de ramadan, si j’étais dieu, je t’aurais pendue". "Tu n’es pas dieu pour me juger", aurait répliqué la jeune femme avant de récolter un flot d’insultes. L’un des deux hommes l’aurait par la suite violemment giflée.
La serveuse, qui présente un hématome important à l’arcade sourcilière, a porté plainte pour agression. Une enquête est en cours.
Que voit-on sur la vidéo ? La scène a été enregistrée par les caméras de vidéo-surveillance du bar. On y voit deux hommes attablés à la terrasse de l’établissement, menacer la serveuse avant de faire semblant de partir puis revenir. L’un des deux hommes gifle alors violemment la jeune femme qui tombe à terre.
Que sait-on des agresseurs ? Ces deux hommes d’une trentaine d’années étaient connus des services de police pour des faits de délinquance. Pour le moment, la justice ne parle toutefois pas d’individus radicalisés.
Le propriétaire de l’établissement affirme mercredi sur Europe 1 que ces mêmes individus avaient déjà tenté, trois jours auparavant, de le dissuader de vendre des boissons alcoolisées pendant le ramadan. Il a également porté plainte pour menaces. "Il faut bien préciser qu’ils ne représentent absolument pas la communauté musulmane. C’est un acte isolé", confie-t-il au micro d’Europe 1. "Nous ne sommes pas dans un quartier particulièrement difficile, par contre ce genre de brutalité et de violence est monnaie courante."