Olivier Fric, l'époux de l'ancienne patronne d'Areva Anne Lauvergeon, a été mis en examen le 23 mars dernier pour délit d'initié et blanchiment dans un volet de l'enquête sur le rachat calamiteux de la société Uramin par le géant du nucléaire en 2007, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information du Parisien.
Conseiller dans le domaine de l'énergie, Olivier Fric est visé dans une note de la cellule de renseignements de Bercy, Tracfin, selon laquelle il a pu tirer profit "d'une information dont n'ont pas bénéficié les autres acteurs du marché boursier" sur le rachat d'Uramin par Areva, a expliqué une source proche du dossier.
Des rachats de titres. Tracfin s'interrogeait sur des achats de titres d'Uramin par une société suisse dont Olivier Fric et son associé étaient les ayant droits économiques, sans apparaître comme les gérants effectifs de la structure. Selon la note, dont l'AFP a eu connaissance, la cellule de Bercy relevait des achats de titres entre mai et juin 2007, peu de temps avant l'annonce officielle le 15 juin 2007 d'une OPA d'Areva sur Uramin. Les titres avaient été revendus en bloc le 20 juin 2007, permettant de dégager un bénéfice net de près de 300.000 euros.
Des problèmes de confidentialité ? Tracfin soupçonnait aussi "une volonté de masquer l'opération", via une structure dont Olivier Fric "n'est pas le bénéficiaire effectif", alors qu'il est l'ayant droit économique des comptes bancaires. "Mon client n'a jamais travaillé chez Areva ni pour Areva. Il n'a jamais été bénéficiaire d'une information sur la gestion ou la stratégie du groupe qui ne soit publique", a déclaré son avocat, Maître Mario Stasi. "Les règles de confidentialité chez Areva étaient très strictes. Les liens du mariage ne prévoient pas que l'on partage les secrets qui ne vous appartiennent pas", répond pour sa part Anne Lauvergeon dans un entretien au Parisien. La mise en examen d'Olivier Fric intervient dans le cadre d'une information judiciaire plus large sur les zones d'ombre entourant le rachat de la société minière Uramin, qui s'est avéré catastrophique pour Areva.