Les gendarmes sont intervenus dimanche à la demande du préfet sur un terrain de Commana, dans le Finistère, pour "saisir les sons" d'une rave-party, laissant les 4.000 "teufeurs" bretons sous le choc, eux qui s'étaient habitués depuis des années à la bienveillance des autorités.
4.000 teufeurs rassemblés. Ce sont des voisins mécontents qui dans la nuit ont alerté les autorités de ce rassemblement autour de la musique techno. La free-party, qui selon la gendarmerie a réuni quelque 4.000 personnes, n'avait été autorisée ni par la mairie, ni par la préfecture. Or un tel feu vert est indispensable pour tout rassemblement de plus de 500 personnes. La préfecture a donc décidé d'intervenir. "Nous avons demandé aux gendarmes de réaliser des contrôles d'alcoolémie et de stupéfiants, ainsi que de saisir les sons", a indiqué Jean-Daniel Montet-Jourdran, le directeur de cabinet du préfet du Finistère. Près de 70 gendarmes ont été mobilisés pour l’occasion.
Des poursuites judiciaires ? Alors que le son était coupé depuis 15h00, une quarantaine d'entre eux sont intervenus vers 16h30 pour saisir les amplis. "Face aux actes de rébellion de certains teufeurs, ils ont été contraints d'utiliser des gaz lacrymogènes", a complété Jean-Daniel Montet-Jourdran, selon qui l'intervention n'a duré qu'une dizaine de minutes. En outre, a-t-il précisé, un hélicoptère a survolé la zone afin de pouvoir identifier les organisateurs et certaines immatriculations et lancer d'éventuelles poursuites judiciaires.
"On s'est fait gazer !". "On assume totalement le fait qu'on ait dépassé le nombre de personnes, et s'il y a des poursuites, on assume les conséquences", a réagi un des membres de l'organisation, mais "pourquoi ce déferlement de violence", s'interrogeait-il dimanche soir, visiblement stupéfait. "On s'est fait gazer, on s'est fait foncer dedans, on s'est fait matraquer, et ça on ne le comprend pas, on n'est pas des criminels, on est des gens du coin", se défendait-il, lui qui fait des rave-parties dans le Finistère depuis des années. Et puis, "se faire saisir notre matériel comme ça, ça fait mal au cœur."
Une première pour eux. "D'habitude, ça se passe très bien dans notre département", raconte-t-il, on est même "réputés en France" pour ça. Le jeune homme parle de concertation avec l'ancien préfet du Finistère, Jean-Luc Videlaine qui selon lui "voyait vraiment la techno comme une culture de la jeunesse". Mais "on vient d'apprendre qu'il y a un nouveau préfet". Pascal Lelarge a pris ses fonctions il y a deux mois. "Peut-être veut-il faire un exemple ?"