Sans domicile fixe alors qu’elle est pourtant propriétaire d’une maison. Vendredi, Maryvonne Thamin, dont l’histoire avait profondément divisé la classe politique, saura si le tribunal d’instance de Rennes, en Ille-et-Vilaine, lui accorde la possibilité de retrouver son logement, occupé par des squatteurs depuis 18 mois.
Une maison barricadée. Il y a quelques années, Maryvonne avait choisi de quitter sa maison en centre-ville de Rennes, pour s’installer avec son conjoint. A la mort de ce dernier, cette femme de 83 ans a voulu revenir vivre dans sa demeure. Impossible. La vieille dame a en effet découvert que les serrures avaient été changées, les murs tagués. En réalité, depuis septembre 2013, de jeunes précaires ont pris leur quartier dans la vieille bâtisse, assimilée à une résidence secondaire puisque l’octogénaire n’y vivait plus.
Les squatteurs ont-ils la loi pour eux ? Début mai, l'avocat de la vieille dame, Me Philippe Billaud, a déposé une demande de référé d'expulsion auprès du tribunal. Mais en face, les précaires qui occupent le bâtiment revendiquent leur droit d’en disposer, en se référant à la loi Dalo du 5 mars 2007.
Ce texte prévoit en effet que, si le propriétaire n'a pas entrepris de démarches dans les 48 heures après l'intrusion des squatteurs, ce dernier n'a plus d'autre choix que de saisir la justice pour récupérer son bien. Une disposition dont les occupants du logement de Maryvonne ont parfaitement connaissance puisqu’ils ont affiché le texte législatif sur la porte d'entrée. Au tribunal de Rennes de trancher.