La cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine a condamné vendredi un magicien amateur accusé de viols et agressions sexuelles sur 27 enfants, à 18 ans de réclusion. Ces faits ont été commis pour la plupart entre 2006 et 2017. L'homme de 36 ans est resté impassible à la lecture du verdict.
Le magicien amateur de 36 ans, chemise noire et bouc soigneusement taillé, est resté impassible à la lecture du verdict : la cour d'assises des mineurs d'Ille-et-Vilaine de Rennes l'a reconnu coupable de viols sur sept victimes, ainsi que de viols incestueux et agressions sexuelles sur mineur de 15 ans et corruption de mineur de 15 ans. Au total, 27 enfants, âgés de 3 à 15 ans au moment des faits commis pour la plupart en 2006 et 2017, étaient victimes dans cette affaire.
Cette peine s'accompagne d'une période de sûreté des deux tiers, ainsi que d'un suivi socio-judiciaire de dix ans doublé d'une obligation de soins.
Un soupir de soulagement pour les parties civiles
Dans l'assistance, où étaient présentes plusieurs parties civiles, le verdict a été accueilli dans un soupir de soulagement. Le tribunal est allé au-delà de la peine requise par l'avocat général Stéphane Cantero, qui avait demandé entre 15 et 18 ans de réclusion sans période de sûreté. Pour Me Gwendoline Tenier, avocate d'une fillette violée à 7 ans et de sa mère, "ça représente la fin d'une période pour les victimes" et "d'un temps judiciaire qui a été très long." Elle espère que ce verdict "puisse leur permettre de tourner la page".
Le procès, qui a duré deux semaines, se tenait à huis clos devant la cour d'assises des mineurs car l'accusé était lui-même mineur à l'époque des premiers faits de viols incestueux qui lui sont reprochés, sur une cousine et une demi-sœur.
Il s'est servi de son travail pour approcher des enfants
C'est à partir de 2006 que l'accusé, autoentrepreneur gérant une activité de magie, aurait commencé à se servir de son travail pour se rapprocher d'enfants de son entourage familial et amical. Les faits ont été commis en Normandie, dans les Deux-Sèvres, en Suisse, souvent au domicile des parents des victimes.
Une première plainte avait été déposée en 2014, mais l'affaire n'éclatera qu'en 2017, quand l'accusé a dit vouloir confier à une mère "avoir fait quelque chose" à son enfant. Placé en garde à vue puis en détention provisoire en décembre 2017, il a reconnu la plus grande partie des faits.