Amiens : un petit-neveu de Brigitte Macron agressé, un acte «inacceptable», dénonce Emmanuel Macron

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Lionel Gougelot (à Amiens), avec AFP / Crédit photo : Lionel Gougelot/Europe 1 , modifié à

Huit personnes ont été interpellées lundi soir à Amiens pour une agression contre Jean-Baptiste Trogneux, un petit-neveu de Brigitte Macron et patron de la chocolaterie Trogneux, en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites. La première dame a réagi en dénonçant "la lâcheté, la bêtise et la violence" des auteurs de l'agression.

Brigitte Macron s'est indignée mardi de "la lâcheté, la bêtise et la violence" des auteurs de l'agression de son petit-neveu en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites, des voix à gauche comme à droite s'inquiétant de faits qui illustrent une grave détérioration du débat politique. "Je suis en solidarité totale avec ma famille", a-t-elle affirmé dans cette déclaration transmise à l'AFP. "J'ai à plusieurs reprises dénoncé cette violence qui ne peut que mener au pire", a ajouté l'épouse du président de la République.

Emmanuel Macron a également réagi, en fin de journée. Le chef de l'État a dénoncé une agression "inacceptable" et "inqualifiable". "La violence n'a pas sa place en démocratie (...) Aucune forme de violence ne se justifie", a-t-il affirmé depuis Reyjkavik, où il assiste au sommet du Conseil de l'Europe .

Les principales informations :

- Jean-Baptiste Trogneux, un petit-neveu de Brigitte Macron et patron de la chocolaterie Trogneux, a été agressé à Amiens lundi soir après l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1

- La première dame Brigitte Macron a dénoncé "la lâcheté, la bêtise et la violence" des auteurs de l'agression, Emmanuel Macron a lui dénoncé un acte "inacceptable" et "inqualifiable"

- Huit personnes ont été interpellées

- Marine Le Pen, Éric Ciotti, Jean-Luc Mélenchon... La classe politique réagit à l'agression de Jean-Baptiste Trogneux

Huit personnes interpellées

Lundi soir, dans le centre-ville d'Amiens dans la Somme, peu après une interview d'Emmanuel Macron au 20 heures de TF1, Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, patron de la célèbre chocolaterie du même nom, a été reconnu et pris à partie par un groupe qui participait à une "casserolade" contre la loi sur les retraites, a raconté à l'AFP son père, Jean-Alexandre. Les agresseurs l'ont frappé à la tête, aux bras et aux jambes, injuriant "le président, son épouse et notre famille", avant de prendre la fuite quand trois voisins sont intervenus, a-t-il décrit.

La chocolaterie Trogneux, à Amiens.
Crédits : Lionel Gougelot/Europe 1

Huit personnes ont été interpellées, toujours en garde à vue mardi, selon une source policière. le parquet d'Amiens Le parquet d'Amiens n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP. Quant à Jean-Baptiste Trogneux, il était mardi matin "en observation dans l'attente d'un scanner". Avec cette agression, "on a dépassé les bornes, je suis effaré", a commenté son père.

Le père de Jean-Baptiste Trogneux, Jean-Alexandre, a réagi à l'agression de son fils.
Crédits : Lionel Gougelot/Europe 1

Il a déploré, qu'en dépit de l'absence "de tout lien financier" entre la chocolaterie Trogneux et le couple présidentiel, les établissements de cette marque, fondée par l'arrière-grand-père de Brigitte Macron, soient régulièrement visés depuis l'arrivée au pouvoir du chef de l'Etat. Des appels au boycott des produits de la marque sont aussi lancés.

"De pire en pire !", dénonce Karl Olive

Peu après l'annonce mardi de l'agression, plusieurs responsables politiques n'ont pas tardé à réagir sur Twitter. "De pire en pire ! Et maintenant la famille du président de la République", a commenté le député Renaissance, Karl Olive. "Oui au débat démocratique, non à la violence et à la terreur", a tweeté le patron des Républicains, Eric Ciotti, demandant une sanction "implacable" contre les agresseurs.

"En démocratie on se déplace aux urnes et on choisit ses représentants", a déclaré l'eurodéputée (LR) et ancienne ministre Nadine Morano. La gauche a aussi condamné l'agression. "Aucune violence contre les personnes n'est acceptable", a réagi le député insoumis de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière. "Frapper 'le petit-neveu' d'un responsable politique, pour atteindre ce dernier, est un acte lâche".

La finaliste de l'élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen , a aussi apporté son soutien à la première dame, regrettant "des violences" allant "de plus en plus loin". "Je condamnerai toujours ces violences, même si cela n'est pas réciproque lorsque c'est nous qui en sommes victimes", a-t-elle estimé sur Twitter.

Le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon s'est également "joint" à l'élan de soutien, en demandant néanmoins à l'exécutif de faire de même quand un membre de LFI est aussi victime de violences. "Je demande à Macron et Madame d'en faire autant pour nos amis agressés ou menacés sans réserver leur sollicitude au seul Zemmour quand il fut molesté", a-t-il tweeté.

Le débat sur les violences contre les élus et leur famille relancé

Cette agression intervient alors que le débat sur les violences contre les élus et leur famille est relancé depuis la démission la semaine dernière du maire Yannick Morez, victime d'un incendie criminel de son domicile en Loire-Atlantique. L'édile, qui sera auditionné au Sénat mercredi, subissait depuis des semaines la pression de groupuscules d'extrême droite opposés au déplacement d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile près d'une école de la commune.

L'agression contre Jean-Baptiste Trogneux a eu lieu en marge d'une casserolade. Ces concerts de casseroles n'ont pas cessé depuis la promulgation mi-avril de la réforme des retraites, adoptée au forceps. Si elles ne réunissent parfois que quelques dizaines de personnes, elles sont organisées quasiment à chaque déplacement d'Emmanuel Macron, de la cheffe du gouvernement ou d'un ministre, mais aussi pendant les allocutions télévisées du chef de l'Etat. Emmanuel Macron a déclaré ne pas y voir "un formidable signe démocratique".