Une nouvelle rixe entre adolescents a éclaté lundi soir en banlieue parisienne. Deux garçons de 14 et 15 ans ont été grièvement blessés par arme blanche, à Champigny-sur-Marne, à l’est de Paris. L’affrontement entre des jeunes de quartiers sensibles s’est déroulé en plein centre-ville, à deux pas de la mairie et de la principale artère de la ville. Les deux groupes de jeunes se sont affrontés juste avant le couvre-feu de 18 heures.
Touchés au thorax et à la tête
D’un côté, des adolescents du quartier des Boullereaux, à l’entrée nord de la ville, et de l’autre, des jeunes de la cité des Mordacs. Dans l’affrontement, des coups de couteau ont été assénés à deux garçons de 14 et 15 ans. L’un a été touché au thorax et l’autre à la tête. Ils ont tous les deux été transportés à l’hôpital dans un état grave.
Mardi matin, on ne savait pas encore ce qui a déclenché cette rixe. En revanche, les policiers sont intervenus très rapidement, ce qui a permis aux agents de la BAC d’interpeler au moins quatre suspects. Sur place, les enquêteurs ont aussi relevé des indices et notamment retrouvé l’une des armes : un couteau ensanglanté. Grâce à ces éléments et aux auditions des suspects, ils tentent d’identifier tous les protagonistes, et en priorité les auteurs des coups de couteau.
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"A chaque fois, on monte dans la violence"
De son côté, Laurent Jeanne, le maire de Champigny, s’inquiète. "Ca fait huit mois que je suis élu, et j'ai déjà eu trois incidents de cette nature. A chaque fois, on monte dans la violence. Je pense qu'on est vraiment dans un règlement de comptes entre jeunes de différentes cités qui se défient, y compris parfois même pour un morceau de rap. C'est un phénomène qu'on a depuis quelques années, qui s'était un peu atténué il y a quatre ou cinq ans et qui est revenu un peu plus fortement depuis un an et demi à deux ans", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Mais lutter contre ce phénomène est complexe. "C'est beaucoup plus compliqué aujourd'hui d'identifier des signaux faibles ou forts sur les réseaux sociaux, sur les messageries privées et cryptées, qui sont plus compliquées à identifier pour la police. On voit bien qu'on est un peu démuni au fond pour trouver les bonnes réponses", a-t-il poursuivi.