"On ne veut plus vivre dans la peur". Terrorisée par des petits trafiquants, une famille de Roubaix, dans le Nord, a décidé de briser l'omerta. Depuis qu'ils se sont installés dans leur maison en location, le couple et ses quatre enfants vivent sous les menaces et les méthodes d’intimidation. Ils doivent être reçus mardi par la mairie de Roubaix. Et menacent de camper sur le parvis de l’hôtel de ville si rien n’est fait pour améliorer leur condition de vie.
"On se fait cracher dessus". Car le calvaire de Philippe, Vanessa et de leurs quatre enfants dure depuis un an. Les petits trafiquants ont d’abord commencé par mettre le feu à leur boite aux lettres, avant de casser leur fenêtre, puis de brûler leur voiture. Des actes qui s’accompagnent d’insultes et de menaces. Plus récemment, le couple a même été cambriolé.
Selon Vanessa, ce harcèlement quotidien est lié au fait que le couple a repéré le manège des petits trafiquants de drogue du quartier. "On se fait marcher dessus, on se fait cracher dessus, on se fait lancer des œufs. On nous a brulé notre voiture. On terrorise nos enfants. On ne vit pas, on subit. Ils vont finir par s'en prendre carrément à nous, voire brûler la maison. C'est incroyable. Il faut le vivre pour le croire", s’alarme-t-elle.
"On ne veut plus vivre dans la peur". Le couple a donc récemment décidé de déposer plusieurs plaintes. "Les policiers ont reconnu que nous n'étions plus en sécurité dans notre maison. Et ils nous ont conseillé de partir, de déménager", dénonce-t-elle.
C’est donc pour lancer un appel à l’aide que Vanessa et son compagnon ont décidé de briser la loi du silence. "Tous les gens dans la rue ont peur. Il n'y en a pas un qui a appelé la police. Moi, je ne me laisse pas faire. On appelle les autorités, ils savent tout ce qui se passe, et ils ne font rien. Moi et ma famille on a le droit de vivre correctement. On ne veut plus vivre dans la peur. On ne fait de mal à personne", confie Philippe au bord des larmes. Le couple sera reçu mardi prochain à la mairie de Roubaix. Et Philippe prévient : si rien ne bouge, sa famille campera sur le parvis de l'hôtel de ville. Et d'ajouter : "Là au moins, on sera en sécurité".