Scène surréaliste sur l'autoroute A1 à hauteur de Roye, dans la Somme. Trois jours après la fusillade mortelle dans un camp de gens du voyage, une soixantaine de gens du voyage bloquaient la circulation dans la nuit de vendredi à samedi.Ils réclament que la justice libère le fils de l'une des victimes de la fusillade, sous escorte policière, pour qu'il puisse assister aux funérailles de son père lundi à Roye.
Ils ont coupé des arbres à la tronçonneuse. Les gens du voyage ont entièrement quadrillé un périmètre sur l'A1. Après avoir investi les six voies de l'autoroute, ils ont méticuleusement bloqué chaque bretelle d'accès. Ils brûlaient inlassablement des pneus et des palettes de bois qu'ils apportaient en fourgonnette. Ils n'ont pas pas non plus hésité à couper du bois à la tronçonneuse, sur les chemins de traverse qui entourent l'autoroute, pour en faire du combustible.
Un hélicoptère de la gendarmerie a survolé la zone durant une partie de la nuit. Aucun affrontement n'a été signalé, selon les gendarmes. Ceux-ci ont tenté à plusieurs reprises de parlementer avec les manifestants, mais le ton est monté rapidement. Les gens du voyage ont assuré qu'ils ne lèveraient pas le camp tant qu'ils n'auraient pas obtenu ce qu'ils réclament.
Malgré leur petit nombre, les manifestants ont causé une immense pagaille dans les retours de vacances. Les déviations mises en place ont certes pu désengorger le trafic, mais Bison Futé comptabilisait à 2h45 encore 5 kilomètres de bouchons en direction de Lille et 1 km dans le sens de Paris. Du fait des déviations, une grande partie du réseau secondaire était également saturé, laissant de nombreux touristes livrés à eux-mêmes en pleine campagne.
À #Roye les gens du voyage bloquent toujours l' #A1 depuis hier 22h pic.twitter.com/bBBf2V7lAx
— Jean Sé Soldaïni (@jssinfo) 29 Août 2015
L'auteur de la fusillade mis en examen. Mardi après-midi, une fusillade a éclaté au sein d'un camp de gens du voyage, faisant quatre morts dont un gendarme. Grièvement blessé, l'auteur présumé des tirs a été mis en examen des chefs d'"assassinat" et "tentative d'assassinat" jeudi. Il a été transféré dans une maison d'arrêt où il pourra continuer à recevoir des soins, a précisé le magistrat. La localisation de l'établissement reste cependant confidentielle "pour des raisons de sécurité".