Rue des Rosiers : l'arrestation en Jordanie "est un immense soulagement"

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Le président de la LICRA, Alain Jakubowicz, est aussi avocat de l'une des familles de victimes de l'attentat © AFP
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Le président de la LICRA, Alain Jakubowicz, également avocat d'une famille de victime réagit à l'arrestation en Jordanie du cerveau présumé de l'attaque antisémite du 9 aout 1982. 
TÉMOIGNAGE

Plus de 32 ans après les faits, un des suspects dans l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers à Paris, a été interpellé en Jordanie en début de mois, a-t-on appris mercredi. Soupçonné d'avoir supervisé l'attaque qui avait fait six morts et 22 blessés le 9 aout 1982, Zouhair Mouhamad Hassan Khalid al-Abassi, 62 ans, a finalement été libéré sous caution, dans l'attente que la justice jordanienne ne se prononce sur son extradition vers la France. Pour autant, Alain Jakubowicz, Président de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), et avocat de l'une des familles de victimes de l'attentat, évoque un "soulagement" et "un message d'espoir".

"On peut les arrêter, les identifier, les juger". "C'est un immense soulagement. Aujourd'hui cette nouvelle montre que lorsque l'on veut on peut", se réjouit l'avocat. "Le travail qui a été fait par les services d'investigations et les services judiciaires est extraordinaire. Aujourd'hui, c'est un immense message d'espoir qui est lancé aux familles de victimes et à toute l'opinion publique : cela fonctionne. Quand on veut, on peut arrêter les auteurs, on peut les identifier, on peut les juger", lance-t-il.

"Un message fort que les états de droit doivent lancer".  "Cela montre aussi que la justice a accompli des actes de prescriptions (de nouveaux actes de procédures permettant de repousser la période de prescription, de 30 ans en matière de crime terroriste, Ndlr) au cours de ces 32 années. C'est donc un message très fort qui est envoyé à tous les terroristes et les assassins : 'vous prenez le risque, même des années après, d'être identifiés, arrêtés, extradés et jugés'. Un message extrêmement fort que les états de droit doivent lancer à ces gens qui sèment la haine et la mort dans nos villes, en France comme à l'étranger", poursuit Alain Jacubowicz.  

"Il ne s'agit pas de jeter l'anathème sur un homme qui jusqu'à présent est toujours présumé innocent", nuance l'avocat. "Mais j'imagine que si la justice a développé de tels moyens, c'est parce qu'elle a des raisons de penser  que l'on a effectivement affaire au cerveau. Et c'est évidemment ce que veulent croire les familles de victimes", note-t-il enfin.