Plus de 32 ans après les faits, le "cerveau" présumé de l'attentat de la rue des Rosiers, à Paris, en 1982, a été arrêté début juin en Jordanie. En exclusivité, Europe 1 a retrouvé cet homme, sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis par les juges antiterroristes français en février dernier. Zouhair Mouhamad Hassan Khalid al-Abassi, a depuis été libéré sous caution, avec interdiction de sortir du territoire, dans l'attente que la justice jordanienne ne se prononce sur son éventuelle extradition.
Aucun média n'était jusqu'à présent parvenu à entrer en contact avec lui. Et les quelques mots qu'il a confiés à Europe 1, entretiennent l'ambiguïté sur son implication dans cet attentat antisémite qui a fait 6 morts.
"Aucune preuve que j’étais à paris ce jour-là". A deux reprises, Europe 1 a pu joindre Zouhair al-Abassi par téléphone. A la question de savoir s'il est le cerveau présumé de l’attentat de la rue des Rosiers, voici sa réponse : "personne n’a aucune preuve que j’étais à Paris ce jour-là". Mais à aucun moment, l’homme de 62 ans ne clame clairement son innocence.
Attentat de la rue des Rosiers : "je n’ai aucun...par Europe1fr
"Je n’ai aucun problème avec cette histoire. Il n’y a pas besoin de faire des histoires pour rien. Il n’y a pas besoin de parler de quelque chose qui n’est pas vrai", témoigne-t-il, refusant d'en dire plus, comme de rencontrer notre envoyée spéciale en Jordanie.
Ouvrier du bâtiment dans un quartier palestinien. Zouhair al-Abassi, également connu sous son nom de guerre de Amjad Atta du temps du "comité des opérations spéciales" du groupe Fatah-CR d'Abou Nidal, vit aujourd'hui dans une immense banlieue de 45.000 habitants. Un quartier pauvre et vallonné, aux portes du désert, à 25 kilomètres d’Amman, la capitale jordanienne. Plus de la moitié des habitants sont des Jordaniens originaires de Palestine., comme lui. L'homme y mène une vie tranquille avec sa femme et son fils, âgé de 29 ans. Le Palestinien travaille comme ouvrier dans le bâtiment.
Il ne croit pas en son extradition. Malgré son interpellation, Zouhair al-Abassi se pense toujours à l’abri de la justice française. Malgré le mandat d’arrêt émis par Interpol, il n’a pas peur, dit-il. L’homme semble sûr de lui, certain qu’il ne sera jamais extradé en France.
Six morts et 22 blessés
Le 9 août 1982 à la mi-journée, une grenade avait été jetée dans le restaurant de Jo Goldenberg, situé dans le quartier juif historique du centre de Paris, au cœur du quartier du Marais. L'engin avait explosé au milieu d'une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu.
Composé de trois à cinq hommes armés, selon une source proche du dossier, le commando avait ensuite remonté la rue, vidant en direction des passants les chargeurs de leurs pistolets-mitrailleurs "WZ-63", de fabrication polonaise. Bilan de cette attaque de trois minutes : six morts et 22 blessés.