L'Italien Edgardo Greco, membre présumé de la mafia calabraise, la 'Ndrangheta, a été interpellé jeudi matin à Saint-Etienne, dans le centre-est de la France, après 16 ans de cavale, a annoncé Interpol. Ce sexagénaire condamné à la réclusion à perpétuité a été arrêté par la police française grâce aux informations des carabiniers italiens, partagées entre les deux pays partenaires grâce au projet I-Can (Coopération Interpol contre la 'Ndrangheta).
Qualifié de "dangereux" par Interpol
"Grande satisfaction pour cette importante opération menée également grâce aux importantes synergies développées dans le cadre d'un réseau international de coopération entre les forces de police. Les arrestations de dangereux fugitifs se poursuivent", a souligné sur Twitter le ministre italien de l'Intérieur Matteo Piantedosi, en commentant cette arrestation. "L'activité des forces de l'ordre est incessante, impliquée silencieusement jour après jour, en Italie et à l'étranger, dans un travail continu pour sauvegarder la sécurité des citoyens", a-t-il ajouté. "L'action forte de l'État contre toutes les formes de criminalité organisée" se poursuivra "avec détermination", a-t-il promis.
Edgardo Greco, âgé de 63 ans, travaillait le soir comme pizzaiolo dans une pizzeria de Saint-Etienne, en se faisant appeler Paolo Dimitri - l'identité d'un criminel des Pouilles, selon l'agence de presse italienne AGI. Le fugitif a fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen en 2014 du parquet de Catanzaro (Calabre, sud de l'Italie) après sa condamnation à perpétuité pour deux meurtres commis en janvier 1991 et une tentative de meurtre en juillet 1991. Le fugitif, qualifié de "dangereux" par Interpol, s'était échappé lors d'une garde à vue.
Il faisait partie à l'époque du clan Perna-Pranno, qui était le plus important dans la ville de Cosenza, où il vivait. "Il est considéré co-responsable de l'embuscade du 5 janvier 1991 qui a coûté la vie aux frères Stefano et Giuseppe B. qui voulaient une plus grande autonomie et considération dans le milieu des clans de Cosenza", explique un communiqué des carabiniers italiens. Les victimes avaient été tuées "à coups de barres de fer dans un entrepôt de poissons (...) et leurs cadavres ont disparu et n'ont jamais été retrouvés", selon la même source.