La saisie record de près de six tonnes de résine de cannabis permet de mieux comprendre les réseaux de trafic de drogue en France. Celui démantelé dimanche n’échappe pas à la règle : il fonctionne sur l’entraide. Car si la saisie s’est déroulée dans une villa de Vitrolles, près de Marseille, les trois trafiquants interpellés étaient en lien avec la région parisienne, d’où ils étaient originaires.
Paris-Marseille, des filières complémentaires. En matière de trafic de drogue, il n'y a en effet pas de rivalité Paris-Marseille. Dans ce domaine, les deux métropoles ne sont pas concurrentes, elles sont complémentaires. La preuve, dans cette affaire, les trafiquants interpelés sont originaires de Seine-Saint-Denis.
Des hommes à spécialités. Ils sont jeunes, entre 19 et 24 ans, mais l'Office central des Stupéfiants les présentent comme des "logisticiens aguerris, qui ont chacun leur spécialité". Les trois hommes sont des experts ultra pointus dans leur domaine : le transport et le stockage de très grosses quantités de cannabis.
Échange de savoir-faire. Les enquêteurs pensent qu'ils ont été envoyés à Marseille pour apporter aux trafiquants locaux le savoir-faire et surtout la puissance de feu des réseaux franciliens. Des réseaux si puissants qu'ils peuvent acheter au meilleur prix au Maroc et aux Pays Bas, puis acheminer en quelques voyages des dizaines de tonnes de cannabis.
Une activité quasi-industrielle. Depuis quelques années, l'Office central des Stups constate que le trafic s'est considérablement sophistiqué. Les vrais patrons gèrent à distance une activité quasi-industrielle, avec des sous-traitants et des prestataires de service qui se chargent de tout, de la logistique au blanchiment.
Cette saisie record de près de six tonnes de résine de cannabis va donc fragiliser une partie de la filière, mais elle ne représente que 2% de la consommation annuelle française.