Les coups de colère des agriculteurs se poursuivent. Après avoir hué François Hollande et démonté le stand du ministère de l’agriculture samedi, les éleveurs bovins ont aspergé avec un extincteur et de la farine le stand de Charal, marque du groupe Bigard numéro un de l'abattage en France, pour dénoncer sa politique de prix, dimanche.
"Notre métier a un prix". "Quand Bigard prend 100 euros il y a en 8 pour le producteur" ont expliqué au public les éleveurs en tee-shirt rouge marqués "Notre métier a un prix", tout en distribuant de faux billets de 100 euros. "Quand vous payez la viande entre 17 et 20 euros le kilo, sachez qu'on nous la paye à nous 2,50 à 3 euros", commentait également au mégaphone Pierre Vaugarny, secrétaire général de la Fédération nationale bovine (FNB), qui appelait à la manifestation avec le soutien de la FNSEA - représentée par son secrétaire général Dominique Barrau. Pendant ce temps, un groupe d'éleveurs aspergeait derrière lui le stand de Charal avec un extincteur et dispersait une trentaine de kilos de farine.
Pour Pierre Vaugarny, l'objectif de cette brève manifestation était d'attirer l'attention du public sur la toute-puissance du groupe Bigard, qui totalise la moitié des capacités d'abattage en France et refuse tout dialogue avec la profession. "Même quand le ministre le convoque, Bigard refuse de venir s'expliquer", a-t-il déploré. L'été dernier le groupe avait refusé de participer à la fixation d'un prix minimum d'achat aux producteurs de viande, lors des tables rondes organisées au ministère.
Salon de l'agriculture : des éleveurs bovins aspergent de farine le stand de Charal
"Je présente des excuses". Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1-Le Monde-i-Télé, le président de la FNSEA Xavier Beulin a regretté les incidents autour du chef de l’Etat : "J’ai rappelé hier que la fonction présidentielle nécessitait un minimum de respect", a déclaré Xavier Beulin à propos des insultes et des sifflets en tous genres dont François Hollande a fait l'objet samedi au Salon de l'agriculture. "Je présente des excuses. Ca n’est pas respectable, ni pour la fonction, ni pour la personne".