Cela faisait quatre ans qu'il était attendu. Vendredi matin, un comité interministériel pour la Sécurité Routière, convoqué par Manuel Valls, se tiendra à Matignon. Une réponse à la mortalité routière en hausse depuis l'an dernier, après 12 années consécutives de baisse. Si cette réunion cruciale n'étendra pas la limitation de vitesse à 80 km/h sur l'ensemble du territoire, elle va mettre en œuvre, selon les informations d'Europe 1, la généralisation des tests de drogue au volant. Des dépistages, testés en amont, qui s'avèrent redoutablement efficaces.
Plus de 200 tests effectués en six mois. Durant les six premiers mois de l'année 2015, plus de 200 tests ont été menés auprès de conducteurs volontaires. Des automobilistes qui ont accepté de subir la prise de sang classique à l'hôpital mais aussi, en parallèle, le test salivaire. Ce prélèvement s'effectue à partir d'un bâtonnet glissé dans la bouche afin de détecter la prise de cannabis d'héroïne, de cocaïne ou d'amphétamines.
Fiables, ils vont permettre de multiplier par deux les contrôles. Et les résultats obtenus vont bien au-delà des espérances des experts : dans 99% des cas, le test salivaire correspondait au résultat de la prise de sang. Et parce qu'ils sont fiables, la généralisation de ces tests va être annoncée, vendredi matin.
De 125.000 à 250.000 tests.Danièle Jourdain-Menninger, qui préside la Mission de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), annonce que le nombre de contrôles va ainsi pouvoir être doublé : "On va passer de 125.000 à environ 250.000 tests salivaires dès que la généralisation sera en cours", estime-t-elle.
"Cela va permettre aussi d'économiser 300.000 heures pour les gendarmes et les policiers, qui aujourd'hui, les utilisent à conduire ces personnes aux urgences. 50.000 passages aux urgences, qui étaient motivés par les prélèvements sanguins", poursuit la présidente de la MILDT au micro d'Europe 1.
Quelle entreprise les fabriquera ? Ces 300.000 heures économisées représentent 189 fonctionnaires de police par an et à temps plein. Reste à savoir désormais qui va produire les kits de prélèvement salivaire, pour lesquels des appels vont être lancés très prochainement. Ensuite, place aux 250.000 tests de drogues au volant par an, qui resteront toutefois loin derrière les 11 millions de contrôles d'alcoolémie annuels.