Six surveillants pénitentiaires de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, ont été blessés jeudi après avoir été pris dans une bagarre avec plusieurs détenus mineurs, selon les syndicats, qui appellent à une manifestation devant la plus grande prison d'Europe vendredi, puis à un blocage lundi.
Bagarre générale. L'agression a eu lieu vers la mi-journée, dans le quartier des mineurs. Deux détenus ont eu une altercation sur une coursive, avant leur promenade. Les surveillants alentour sont intervenus pour les maîtriser, mais six autres mineurs ont plongé dans la mêlée, ont rapporté des syndicalistes de la prison. "C'est parti en bagarre générale. On a six surveillants qui sont partis aux urgences et qui sont toujours à l'hôpital", a expliqué Olivier Legentil, du syndicat Ufap-Unsa Justice (majoritaire).
"La plupart des agresseurs ont moins de 16 ans". L'un des gardiens est "sévèrement touché au genou", un autre a eu le bras cassé et plusieurs autres doivent passer un IRM à cause de coups reçus à la tête, à ajouté Thibault Capelle de FO Pénitentiaire. "La plupart des agresseurs ont moins de 16 ans, donc ils ne peuvent pas faire de quartier disciplinaire, même après une agression comme ça", a-t-il déploré.
Une manifestation prévue vendredi. Pour protester contre cette agression et dénoncer leurs conditions de travail, l'intersyndicale de Fleury-Mérogis (Ufap-Unsa, FO Pénitentiaire, CGT Pénitentiaire) organise une manifestation vendredi à midi, devant les murs d'enceinte de la plus grande prison d'Europe. "On va également appeler au blocage de l'établissement lundi", a annoncé Olivier Legentil.
Surpopulation et manque d'effectifs. La prison de Fleury-Mérogis, où plus de 4.200 personnes sont incarcérées, est actuellement remplie à 180% de sa capacité, selon les syndicats. Face à cette surpopulation, le personnel est lui en sous-effectif chronique : il manque "110 surveillants, 15 premiers surveillants et 14 personnels de commandement", selon Olivier Legentil. "Il y a un ras-le-bol des personnels pénitentiaires. Les agents sont à bout, tous corps confondus", estime-t-il. La bagarre de Fleury-Mérogis intervient dans un contexte tendu pour les gardiens de prison en Île-de-France. Ces derniers jours, certains syndicats ont manifesté devant les établissements de Fresnes, dans le Val-de-Marne, et de Bois d'Arcy, dans les Yvelines, pour protester contre l'agression de deux de leurs collègues devant chez eux ou sur le chemin du travail.