Strasbourg : jugé car il refuse de faire vacciner son fils

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CB , modifié à

Un père de famille comparaît lundi devant le tribunal correctionnel de Strasbourg parce qu'il refuse de vacciner son enfant contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DT Polio).

Parce qu'il refuse de faire vacciner son fils âgé de 20 mois, il encoure six mois de prison et 3.750 euros d’amende pour refus ou entrave à la vaccination. Un père de famille comparaît lundi devant le tribunal correctionnel de Strasbourg parce qu'il refuse de vacciner son enfant contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DT Polio). Il argue notamment que ce vaccin est uniquement disponible en addition à d'autres vaccins qu'il refuse.

L’obligation de se faire vacciner inscrit dans la loi. Or, la vaccination contre ces trois maladies est rendue obligatoire par le Code de la santé publique. Le Code pénal prévoit, lui, que le fait de se soustraire à ses obligations légales "au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l'éducation de son enfant" peut valoir à l'auteur de l'infraction jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

Des vaccins "groupés" qui ne conviennent pas aux parents. Les parents du nourrisson, dont la mère, militaire en mission au Gabon, n’a pas eu la permission de se rendre au procès, expliquent leur refus par le fait que les seuls vaccins aujourd'hui disponibles combinent le DTP à d'autres, comme la coqueluche, l'hépatite B ou la méningite. Des vaccins qui, eux, ne sont pas obligatoires. Selon eux, le vaccin, combiné à d’autres, présente des composants douteux, comme les sels d’aluminium et d’autres produits toxiques. Le père réclame donc que le "simple vaccin DT-Polio sans aluminium pour nourrissons soit de nouveau rendu disponible".

"On m'a dit que je souhaitais la mort de mon enfant". "On vous fait peur, on vous culpabilise, on vous fait des chantages, des menaces pour que vous cédiez. Mais, moi, je n'ai eu aucune explication scientifique. Normalement, le médecin est tenu au devoir d'information. Nous, on n'a pas eu d'informations, on a eu que des pressions", déplore-t-il. Et d’ajouter dépité : "on m'a dit que je souhaitais la mort de mon enfant. On m'a dit que c'était à cause de gens comme nous que des épidémies revenaient".

Une exception française. En mars dernier, le Conseil constitutionnel, saisi par un couple de parents pour cette même question, avait estimé que cette vaccination restait obligatoire. La France est le seul pays en Europe avec l'Italie à rendre obligatoire les vaccins pour une partie de la population. Or, dans les autres pays européens qui pratiquent une politique vaccinale plus volontariste, plus de 90% de la population se fait vacciner sans obligation.