Julien Coupat, le cerveau présumé du "groupe de Tarnac", comparaissait pour la première fois jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris.
C'était en 2008, plusieurs lignes de TGV était sabotées près de Tarnac. Huit ans plus tard, le leader présumé du "groupe de Tarnac", Julien Coupat, a témoigné pour la première fois jeudi devant un tribunal. Entendu devant la 17e chambre du tribunal correctionnel à Paris à l’occasion du procès en diffamation de son ancien avocat qui avait accusé, sur Europe 1, un policier antiterroriste d’avoir rédigé un faux procès-verbal de surveillance, il est apparu très décontracté.
Ambiance salon de thé. Julien Coupat a d'abord surpris tout le monde quand il est arrivé pour témoigner puisque l'on aurait pu se croire dans un salon de thé. Il est en effet arrivé et a traversé la salle en avalant une madeleine avant de dévisser son thermos et de se servir une tasse de maté, une infusion d’Amérique du Sud. Dans le tribunal, les regards étaient médusés. Pas de quoi démonter Julien Coupat qui a continué de siroter son thé à la barre et a hésité à prêter serment, au point d’agacer la présidente.
Des "PV fantaisistes". Il a ensuite déroulé toute sa vision de l’affaire "Tarnac" et expliqué que "les sabotages (des lignes TGV) sont un prétexte à notre arrestation". Il conteste également le fameux procès-verbal de surveillance qui le décrit avec sa compagne près du lieu d’un sabotage : pour lui, il s'agit d'un "PV fantaisiste, visant à incriminer des gens que l’on comptait de toute façon faire tomber". Complot politique, policier, mais aussi mensonges, Julien Coupat a argumenté sans relâche et ironisait aussi, les mains au fond de ses poches de jean, tout en citant Michel Foucaut et en poursuivant son infusion à chaque question de la présidente.
Préparer sa défense. Pour la première fois, Julien Coupat a donc rôdé sa future ligne de défense au tribunal et pour cause, la prochaine fois qu’il sera en correctionnelle, ce ne sera pas à la barre des témoins, mais bien sur le banc des prévenus dans le cadre de "l'affaire Tarnac".