Une soirée normale qui tourne au drame. Un homme armé a ouvert le feu sur des passants dans le centre-ville de Strasbourg, mardi soir, tuant au moins trois personnes. La fusillade a éclaté aux alentours de 20h, et l'homme est depuis en fuite, traqué par les forces de sécurité.
Ce moment, Maurice s'en souvient. Il marchait "pour aller à la salle de sport", comme il l'a raconté à Europe 1. "J'avais mon casque sur les oreilles. J’ai vu et entendu des impacts sur le coin du mur, à une dizaine de mètres devant moi. Au début, je n’ai pas tout de suite compris, je me suis arrêté. Dans le bar, j’ai commencé à voir les gens se lever, s’inquiéter. J’ai compris que c’était des coups de feu et du coup, j’ai couru dans l’autre sens", poursuit l'homme.
Comme lui, "tout le monde s’est mis à courir à l’opposé des coups de feu". Lorsque Maurice s'est retrouvé dans sa rue, il a "ouvert la porte" de son immeuble afin que des personnes puissent se réfugier : "On est monté se mettre à l'abri. On s’est réparti dans les différents appartements."
"J'ai entendu énormément de cris"
Arsène, lui, habite à proximité de là où a éclaté la fusillade. En entendant les coups de feu, il a d'abord pensé à "des pétards ou des bruits du quotidien". "Ensuite, j’ai entendu énormément de cris et là, j’ai compris que ce n’était pas quelque chose de normal", confie-t-il. En allant voir par sa fenêtre ce qu'il se passait, il a vu "un corps allongé et une famille autour avec une femme et deux ou trois enfants en très bas âge et des gens qui courent partout dans la rue". C'était "la panique", explique-t-il.
Que sait-on du tireur de Strasbourg ?
Une habitante de la rue des Orfèvres, à proximité du marché de Noël, là où auraient retentit les premiers coups de feu, relate avoir "vu une foule autour de deux personnes qui étaient allongées par terre" : "Ils ont mis des couvertures. Ça commençait à sembler grave."
"J'ai vu une personne inconsciente, avec du sang qui coulait"
"J'ai vu deux personnes au sol. Et d'un coup, quelqu'un est arrivé vers moi en me disant qu'un homme tirait sur les gens", raconte pour sa part Philippe : "Je me suis donc approché pour voir ce qui se passait et effectivement, j'ai vu une personne au sol, inconsciente, avec du sang qui coulait, et une autre personne, par terre, juste derrière elle. Plus loin dans la rue, il y avait encore une ou deux personnes par terre…" ""Quand j'ai vu que les gens couraient, je leur ai dit de rentrer dans ma cour intérieure", ajoute-t-il.
Sam, quant à elle, se trouvait dans un bar à proximité pour l'anniversaire d'un ami au moment des faits. "On devait aller au restaurant mais il nous a dit : 'On prend un dernier coup avant de partir.' Il nous a sauvés parce qu’on serait sortis juste au moment où les tirs ont commencé, à 20h", explique-t-elle.
"Je ne savais pas ce qu'il se passait, j'ai juste vu les gens au sol"
Elle se souvient avoir "juste eu le temps de boire une gorgée" avant de voir "des gens arriver en panique" : "On ne comprenait pas trop ce qui arrivait. (...) Je suis vite sortie pour voir ce qu’il se passait. Je n’ai pas vu le tireur, je ne savais pas ce qu’il se passait, j’ai juste vu les gens au sol."
Sam et son groupe on finalement quitté l'établissement où ils se trouvaient par la porte de derrière et sont restés "barricadés pendant trois heures dans un immeuble au troisième étage". "Une famille nous a agréablement accueillis avec des boissons chaudes, de la nourriture. On a attendu des réponses des forces de l’ordre mais on n’a jamais rien eu."
Du côté du Parlement européen, la consigne était de rester confiné. "Au tout début on est restés confinés de nous-même. Et puis au bout d’un moment, on a reçu un mail de la DG Safe, qui est la DG qui s’occupe des questions de sécurité dans le Parlement, qui nous dit : "Restez confinés, les portes du Parlement sont fermées.' (...) Je pense que l’on était au moins un millier de personnes dans le Parlement", raconte un assistant parlementaire.