Tentative d'incendie à la mairie d'Angoulême : que sait-on de l'homme neutralisé par la police ?

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Guillaume Drechsler (correspondant à Angoulême) / Crédits photo : ROMAIN PERROCHEAU / AFP , modifié à

Un acte particulièrement "odieux et condamnable", selon les mots du maire d'Angoulême, Xavier Bonnefont, dont la mairie a été incendiée hier par un administré. Bidon d'essence à la main, cet homme inconnu de la justice, a fait irruption dans le bâtiment, aspergeant les bureaux mais aussi le personnel, avant d'être neutralisé par la police municipale.

Un homme a été grièvement blessé par balles mercredi midi au sein de la mairie d’Angoulême, en Charente, après avoir mis le feu aux locaux de l’hôtel de ville . L'assaillant a été hospitalisé et deux enquêtes ont été ouvertes : l'une pour tentative d'homicide aggravé et destruction de biens d'utilité publique. L'autre concerne les policiers municipaux et leur usage de leur arme de service. Mais que sait-on sur le profil de cet individu ?

Inconnu de la police et de la justice

Il s'agit d'un homme de 46 ans, inconnu des services de police et de la justice, qui s'est installé dans le quartier de Ma Campagne à Angoulême, l'automne dernier. Son acte a provoqué l'incompréhension de ses voisins, dont Sylvie Chevalier, la présidente de l'Association des habitants du quartier. "C'est une personne comme vous et moi, un normal avec qui on discute de tout. Et puis il n'y avait pas de propos ou quoi que ce soit", confie-t-elle circonspecte.

L'assaillant est arrivé vers midi à l'hôtel de ville et lorsqu'il est entré dans le bâtiment, il était équipé d'une chaîne entourée de tissus enflammés. Il a rapidement été pris en charge, explique la procureure de la République d'Angoulême, Stéphanie Aouine. "Il est extrêmement taisant et il n'a pas à être à l'endroit où il est. Et on a le bon réflexe d'une secrétaire de mairie qui actionne un bouton d'alarme qui va engendrer l'intervention des policiers municipaux. À ce moment-là, il est déjà engagé dans son opération de destruction par voie d'incendie", raconte-t-elle.

"Les premières injonctions n'ont pas pour conséquence de le faire changer dans son comportement. Et lorsque finalement les policiers municipaux sont acculés, l'un d'entre eux fait usage de son arme", complète-t-elle. Sur le capot avant de la voiture, avec laquelle il s'est garé devant la mairie, se trouvait une inscription en langue arabe désignant la prière des morts. Mais à ce stade, il n'y a aucun lien avec une entreprise terroriste, assure la procureure. Une cellule psychologique a été ouverte pour les agents de la mairie.