Cinq mois après les attaques sanglantes des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly, le problème de l'indemnisation des victimes se pose toujours. 250 dossiers ont été ouverts au Fonds de garantie par les familles qui n'ont reçu pour l'instant qu'une première provision. Ce Fonds de garantie, spécifique au terrorisme, est alimenté par des prélèvements sur l'ensemble des contrats d'assurance, habitation et automobile.
Françoise Rudetzki, déléguée au terrorisme à la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), lance mardi matin un appel sur Europe 1 pour un plus gros effort de chacun.
Terrorisme, les victimes toujours en attente d...par Europe1fr
Une augmentation de 1 euro sur chaque contrat. "Je lance un appel. Je demande à chaque Français qu'au lieu de payer 3,30 euros sur chacun de leur contrat d'assurance, ils payent 4,30 voire 4,50 euros", propose Françoise Rudetzki. "Moyennant quoi, toutes les victimes en France pourront être intégralement indemnisées sans qu'il y ait cette épée de Damoclès au-dessus des têtes des victimes", estime-t-elle.
"On leur dit : 'on ne peut pas vous indemniser réellement parce que l'on a un problème à venir et on ne fera pas face à des actes de terrorisme et une augmentation de la criminalité'", déplore celle qui fut à l'initiative du Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et autres infractions (FGTI) , à la fin des années 80.
Le moment ou jamais. "Si les pouvoirs publics ne prennent pas conscience en 2015 que c'est le moment de demander un effort d'un euro aux Français pour aider les victimes du terrorisme et d'infractions pénales, après les évènements de janvier et ceux du Bardo en Tunisie, alors il faudra attendre 3.000 morts comme à New York ?", prévient Françoise Rudetzki. "Si aujourd'hui on ne fait pas cet effort, on ne le fera jamais", craint-elle.
L'indemnisation des victimes de terrorisme fonctionne sur le principe de la solidarité nationale. Elle dépend du Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et autres infractions (FGTI), créé en 1986, qui est alimenté par les contributions des assurés.
Le FGTI est administré et géré par un conseil d’administration de 10 membres présidé par Pierre Demas-Goyon, Conseiller à la Cour de cassation et composé de représentants du ministre de l'Economie, des Finances, et du Commerce extérieur, du ministre de la Justice, du ministre de l’Intérieur et du ministre des Affaires sociales et de la Santé. Des personnes ayant manifesté leur intérêt pour des victimes d’actes de terrorisme, des représentants des professionnels du secteur de l’assurance, et un commissaire du Gouvernement désigné auprès du FGTI s'ajoutent également à cette instance.
(Source : www.fondsdegarantie.fr)