Quatre hommes arrêtés dans la région toulousaine ont été mis en examen et placés en détention provisoire mardi dans le cadre d'une enquête pour trafic d'armes et association de malfaiteurs, fonctionnant entre l'Allemagne, l'Autriche et la France, a indiqué mercredi le parquet de Bordeaux et des enquêteurs.
Ce trafic d’armes fonctionnait durait depuis plusieurs années, à petite échelle, 3 ou 4 commandes par an, à raison d’une à cinq armes de poing à chaque fois, vendues 2000 euros pièce. Dans le volet français, les enquêteurs de la section de recherches de gendarmerie de Toulouse ont saisi environ 10 000 euros en numéraires. Les enquêteurs allemands ont saisi plus de 100 000 euros.
Onze personnes arrêtées simultanément dans trois pays. L'enquête, en cours depuis deux ans et menée par trois pays européens et Europol, a permis l'arrestation de six hommes d'origine turque vendredi dernier à Toulouse et son agglomération. Quatre d'entre eux, âgés de 30 à 50 ans, ont été présentés devant le juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux et mis en examen pour "acquisition, détention, cession illégales en bande organisée d'armes et munitions", a-t-on précisé de source proche de l'enquête. Le démantèlement de ce "trafic d'ampleur européenne", qui impliquait essentiellement la communauté turque, a permis l'interpellation de onze personnes au total, quasi-simultanément, dans la région toulousaine, en Allemagne et en Autriche, selon cette source.
Un travail de coopération entre policiers français et allemands. À Toulouse, où l'enquête a démarré "de manière incidente" en 2016 avec l'interpellation de l'auteur d'une tentative d'homicide à L'Union, en Haute-Garonne, les investigations menées par la section de recherche de gendarmerie de Toulouse ont permis d'établir que l'arme incriminée venait d'Allemagne, près de Stuttgart. Les policiers allemands, travaillant en coopération avec leurs homologues toulousains, ont eux-mêmes découvert la provenance d'Autriche de ces armes de poing de type Glock et Sig Sauer, a ajouté cette même source proche de l'enquête.
La destination finale des armes pas établie avec certitude. Lors d'une opération "combinée" entre les trois polices européennes, une quarantaine d'armes de guerre ont été saisies côté autrichien, où trois personnes ont été interpellées, et une dizaine côté allemand, où deux autres individus ont été arrêtés, selon la même source. À Toulouse et quatre communes voisines (Portet-sur-Garonne, Aucamville, Plaisance du Touch, Cugnaux), seules des munitions et du numéraire ont été saisis lors des interpellations conduites à l'aube vendredi, avec l'appui du GIGN et des PSIG de Haute-Garonne. La destination finale de ces armes n'a pas été établie avec certitude, ajoute-t-on de même source, mais "des éléments laissent penser que le trafic fonctionnait depuis plusieurs années, avec des transferts réguliers mais "en petites quantités", a-t-on encore précisé.