Un ex-légionnaire d’Ugine, suspect numéro un dans la tuerie de Chevaline ? C’est l’hypothèse soulevée par le Mirror, dans un article publié samedi dernier, comme le rapporte FranceTV Info. Plus de deux ans et demi après les faits, l’énigme demeure autour de ce quadruple meurtre perpétré sur un col de Haute-Savoie, à proximité du lac d’Annecy, le 5 septembre 2012. Ce jour-là, trois membres de la famille irako-britannique al-Hilli, en vacances dans la région, étaient tués par balle ainsi que le cycliste Sylvain Mollier, présenté comme une victime collatérale de cette exécution.
Alors que depuis le drame, les pistes dans cette affaire s’effondrent une à une comme un château de cartes, le tabloïd britannique défend la thèse - à l’appui de déclarations qu'aurait tenues le procureur d'Annecy -, d’un meurtre "aux racines locales", dont la cible principale pourrait être en réalité le cycliste français, Sylvain Mollier.
"Un vrai suspect" ? Dans cet article, le quotidien dévoile des extraits de l’ouvrage The Perfect Crime à sortir la semaine prochaine et signé par une plume de la maison, Tom Parry. Lors d’une interview avec le journaliste, Eric Maillaud, procureur de la République d’Annecy, aurait déclaré : "L'hypothèse privilégiée par les enquêteurs est celle d'un meurtre aux racines locales. Nous avons un vrai suspect. Je parle du légionnaire d’Ugine."
Cet homme de 50 ans avait été auditionné comme témoin en avril 2013, dans le cadre de l’enquête sur ce quadruple meurtre où plus de 1.300 personnes ont été entendues en France et à l'étranger. Résidant à Ugine, en Savoie, l’homme était une connaissance de la famille du cycliste français Sylvain Mollier, abattu au cours de la tuerie.
Il ne supportait plus les soupçons pesant à son encontre. L’ancien parachutiste, qui s’est donné la mort par arme à feu en juin 2014, avait en partie justifié son geste par le fait que son audition l’avait "perturbé". "Il a laissé un mot de six ou sept pages dans lequel il indique qu'il a été perturbé par cette audition, qu'il s'est senti accusé", avait indiqué le procureur à l’époque.
Toutefois dans le livre, le magistrat s’interrogerait : "Se pourrait-il que ce soit lui ? A-t-il regretté ses actions par la suite et pris sa propre vie ?". "Il avait les capacités techniques de commettre ce qui a été commis ce jour-là", aurait poursuivi Eric Maillaud, cité par le Mirror. L’homme était en effet détenteur de plusieurs armes déclarées.
"Nous parlons ici d'un ex-soldat endurci, habitué au maniement des armes, disant soudainement qu'il ne pouvait supporter d'être considéré comme un suspect", aurait également déclaré le procureur d’Annecy. Pourtant, après le suicide de l’intéressé, le magistrat avait précisé qu’il n'était "pas le moins du monde" considéré comme un suspect.
Un suicide intriguant, mais pas un suspect... Contacté par Europe 1, Eric Maillaud a précisé ce lundi que ce suicide ne fait pas pour autant du quinquagénaire le dernier suspect en date dans ce dossier. "J’ai simplement dit que ce suicide m’intriguait, mais pas que son auteur pouvait être considéré comme un suspect", a tenu à rectifier Eric Maillaud auprès d’Europe 1. Voici donc encore une piste bien friable...