Uber a contre-attaqué après qu'un article de presse a assuré que des milliers de ses passagers avaient dénoncé des viols et agressions sexuelles, en publiant des données officielles dont ne ressort qu'un nombre bien moindre d'attaques.
Cinq viols présumés. Le service de réservation de voitures avec chauffeur a relevé cinq cas de viols présumés et 170 "dénonciations légitimes d'agressions sexuelles" entre décembre 2012 et août 2015, indique Uber dans une lettre ouverte adressée au site d'information BuzzFeed. Ces chiffres se fondent sur les rapports élaborés d'après les messages envoyés au service client d'Uber, précise le groupe dans la lettre publiée dimanche sur son blog. Les cinq viols présumés correspondent à 0.0000009% des trajets assurés dans le monde sur la période et les 170 agressions équivalent à un voyage sur 3,3 millions, chiffrent ses responsables. "Lorsque des faits sérieux se produisent, ils sont souvent dénoncés directement auprès de la police. Ces faits peuvent donc ne pas être reflétés dans les chiffres", précise toutefois Uber.
Des chiffres "trompeurs". La start-up californienne a répondu ainsi à BuzzFeed qui a publié dimanche des captures d'écran montrant le nombre de résultats extraits d'une base de données du service client d'Uber selon des mots-clés. Ainsi, "agression sexuelle" donne 6.160 résultats et "viols" est cité 5.827 fois sur la même période, selon le site qui précise que les images lui ont été transmises par un ancien responsable du service client. Or, Uber estime que les chiffres mis en avant par BuzzFeed sont "profondément trompeurs".
"Rape" ou "rate". Les passagers "orthographient souvent mal" le mot "tarif",- "rate" en anglais -, écrivant "rape" ("viol") à la place. La recherche par mots-clés pioche aussi dans les expressions familières du type "vous avez violé mon portefeuille", assure le groupe, ainsi que toute adresse email ou nom et prénom "de passager ou de chauffeur qui commencent par un R et comprennent les lettres A, P, E ensuite, poursuit Uber. Ces résultats incluent également des messages de passagers ayant voyagé sur un autre service qu'Uber ou évoquant des "informations de médias sans fondements concernant des agressions sexuelles", selon la lettre.
"Malheureusement, aucun moyen de transport n'est sûr à 100%", admettent ses responsables. Présente dans des centaines de villes dans le monde, la start-up californienne a été officiellement bannie de New Delhi après le viol d'une jeune femme dans la capitale indienne fin 2014 par un chauffeur Uber.