Uber France a été condamné jeudi à 50.000 euros d'amende pour "pratique commerciale trompeuse" pour avoir proposé comme du covoiturage une offre payante de transport de personnes, "UberPOP", par le tribunal correctionnel de Lille, a-t-on appris auprès d'un avocat d'un plaignant.
Un "symbole" fort. La société, poursuivie par un chauffeur de taxi nordiste qui s'estimait lésée par cette "concurrence déloyale", a également été condamnée à verser 3.000 euros au plaignant en guise de dommages et intérêts. "C'est une excellente décision car c'est tout d'abord un symbole très important mais aussi la première fois qu'un artisan taxi indépendant fait chuter Uber", a réagi Me Tayeb Ismi, l'avocat du plaignant qui, selon lui, "ne tire qu'environ 1.000 d'euros par mois" de revenus de sa profession. Le tribunal n'a en revanche pas retenu la "complicité d'exercice illégal de la profession de taxi", faute de preuves.
Vers un jurisprudence ? La victime reprochait aux chauffeurs fonctionnant avec UberPOP de ne pas payer les mêmes charges que les chauffeurs de taxi et d'empiéter sur une profession réglementée, chiffrant son manque à gagner pour l'année 2014 à 50.000 euros. Selon Tayeb Ismi, cette décision pourrait faire jurisprudence et pourrait permettre "à n'importe quel chauffeur de porter plainte contre Uber" sur ses pratiques illégales. Un porte-parole d'Uber a indiqué vendredi que le société ne comptait pas faire de commentaire et qu'elle n'avait pas encore décidé de faire ou non appel.