Un balcon s'effondre à Angers : quatre morts et quatorze blessés

Sur le rebord de la fenêtre, on peut apercevoir un gobelet, stigmate de la fête qui se tenait dans l'appartement.
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Quatre personnes sont mortes samedi soir dans l'effondrement d'un balcon d'immeuble à Angers. Une enquête judiciaire a été ouverte dimanche pour "homicides et blessures involontaires".

Dramatique accident à Angers samedi soir. Vers 23 heures, le balcon d'un immeuble du centre-ville sur lequel se trouvaient 18 personnes s'est effondré. Quatre sont mortes et quatorze autres ont été blessées, selon un nouveau bilan. Un de ces blessés, qui se trouvait dimanche matin en "urgence absolue", ne l'est plus, selon les informations d'Europe 1.

Pendant une pendaison de crémaillère. "Dix personnes ont été évacuées vers le CHU d’Angers. Une onzième personne a rejoint les urgences par ses propres moyens", a indiqué la préfecture du Maine-et-Loire dans un communiqué publié dans la nuit. Les victimes seraient des étudiants qui fêtaient une pendaison de crémaillère. Aucun élément n'a pour l'instant été communiqué sur l'identité et l'âge précis des victimes. Joint par Europe 1, Michel Pichon, directeur de garde du CHU, précise que les victimes sont pour certaines "sérieusement blessées" mais "aucun pronostic vital n'est engagé". Quatre jeunes ont pu rentrer chez eux dimanche matin, selon les informations d'Europe 1. Dans la nuit de samedi à dimanche, le Plan blanc a été déclenché pour prendre en charge les victimes.

La face de l'immeuble, avec un petit mot laissé par des voisins (Crédit photo : Mathieu Bock/Europe1)

"Un immeuble récent". Dimanche, en milieu de matinée, la préfete du Maine-et-Loire, Béatrice Abollivier, a livré quelques détails supplémentaires au micro de franceinfo. "C'est un immeuble tout à fait récent. Le balcon était au troisième étage", explique-t-elle. Dans sa chute, le balcon a entraîné les deux autres balcons situés aux étages inférieurs. Un important dispositif de sécurité a été déployé autour du bâtiment et plusieurs dizaines de pompiers sont intervenus. Tous les locataires ont été évacués. Un centre de soutien aux familles a été mis en place à l’accueil du CHU d'Angers.

"Je n'ai pas pleuré tout de suite, j'étais juste paralysée." Un drame d'autant plus difficile à comprendre pour Marika, étudiante en médecine à Angers, qui participait à la fête ce soir-là. "Je venais juste d'arriver et au moment où j'ai voulu monter sur le balcon, ça s'est effondré, comme ça, devant moi, et d'un seul coup", raconte la jeune fille au micro d'Europe 1, juste après être sortie de l'hôpital. "C'était très brutal. Quand je l'ai vu tomber, je n'ai pas du tout réalisé. J'étais complètement tétanisée. Je n'ai pas pleuré tout de suite, j'étais juste paralysée."

Des expertises demandées. Le maire d'Angers, Christophe Béchu (Les Républicains), a annoncé des expertises immédiates pour déceler d'éventuelles malfaçons" dans la construction de l'immeuble. La taille du balcon ne donnait pas le sentiment extérieurement qu'il ne pouvait pas accueillir quinze personnes dans des conditions normales d'utilisation", a-t-il remarqué. Il a annoncé avoir pris des "arrêtés de mise en péril" pour les trois appartements (dont les balcons se sont effondrés, au premier, au deuxième et au troisième étage) "dans lesquels il ne faut pas revenir".

Interrogé par franceinfo, Wolfgang Jalil, ingénieur de formation et ancien expert spécialisé devant la Cour d'appel de Versailles, avance l'hypothèse d'un défaut d'exécution du chantier de cette résidence, aggravé par une corrosion de l'armature du balcon, liée notamment aux intempéries. L'enquête devrait permettre d'établir la cause exacte de ce drame.

Ouverture d'une enquête judiciaire. Une enquête judiciaire a été ouverte dimanche pour "homicides et blessures involontaires", a annoncé le procureur de la République de la ville. Cette enquête devra "reconstituer le déroulement des faits et la cause de l'effondrement" du balcon, ajoute-t-il, précisant qu'"un expert judiciaire en matière de construction s'est rendu sur place".

Le drame a eu lieu au 25, rue Maillé, dans un quartier festif du centre-ville d'Angers :

Crédit photo : Google Map.