Un client UberPop violemment agressé à Lyon par des taxis

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Marguerite Lefebvre et , modifié à

Un jeune homme de 27 ans a été molesté par des chauffeurs de taxi. Une allusion au service UberPop pourrait avoir déclenché leur colère. Bilan : un nez cassé et 21 jours d'ITT.

La tension entre les chauffeurs de taxis et les conducteurs non professionnels d'UberPop est à son comble. Plusieurs conducteurs de ce service VTC ont porté plainte ces derniers jours après avoir été agressés par des taxis à Strasbourg, Nice ou Lille. A Lyon, dans la soirée de samedi, c'est cette fois un client qui a été violemment pris à partie.

"Pas étonnant" qu'UberPop ait le vent en poupe. L'agression s'est produite dans la nuit de samedi à dimanche. Il est deux heures du matin, un jeune homme de 27 ans demande à un taxi de le conduire chez lui. Mais le chauffeur affirme être en grève et refuse de le prendre en charge. Le ton monte et, comme il le raconte à FranceTVinfo, Alexandre lâche : "Ce n'est pas étonnant que des personnes choisissent de plus en plus UberPop". L'échange est tendu, mais les deux hommes se séparent finalement sur une tonalité cordiale.

Un nez cassé et 21 jours d'ITT. L'usager décide alors d'emprunter un vélo de location avec l'ami qui l'accompagne. Sauf que le client n'a pas le temps de l'enfourcher… Il est directement pris à partie par plusieurs individus qui l'agressent violemment. Des chauffeurs de taxi, d'après la victime. "Un témoin le confirme et la police les a identifiés comme tels", affirme Alexandre. Le jeune homme reçoit plusieurs coups de poing au visage. D'après lui, sa phrase mentionnant les UberPop - qu'il utilise par ailleurs - aurait déclenché leur colère.

Le père de la victime sous le choc. Son père, qui a témoigné sur Europe 1, dit n'avoir pas pu reconnaître son fils, au visage déformé par les multiples fractures. "Il m'a dit 'au premier coup, j'ai senti que cela avait craqué, au deuxième je suis tombé dans le cirage et puis il m'en a recollé par terre'", raconte le père d'Alexandre.

Un appel à témoins. Les avocats de la victime ont appelé les témoins de la scène à se mettre "à la disposition des enquêteurs". "Nous espérons que les personnes qui ont assisté aux faits et ayant fait des déclarations dans la presse se mettront à la disposition des enquêteurs", ont déclaré mardi soir, dans un communiqué, Me Hadrien Bourrellis et Me Rémi Lorrain.

Le syndicat des taxis du Rhône appelle à la prudence. Le président de la fédération des taxis du Rhône a estimé sur Europe 1 qu'il n'existait pour l'heure "aucune preuve" qu'un chauffeur de taxi soit impliqué. Mais Pascal Wilder assure que si l'enquête venait à mettre en cause un taxi, il ne tolérerait pas l'usage de la violence physique.

Les Uber se liguent, les taxis manifestent. Le même soir, un chauffeur de VTC a été cette fois pourchassé par des taxis alors que ces agressions sont en augmentation depuis jeudi dernier. Le préfet du Rhône a interdit ce jour-là les activités de transport UberPop via un arrêté. Les chauffeurs UberPop ont décidé de monter un collectif sur Internet pour se défendre, dénoncer ces tensions, et peser dans le débat qui les oppose aux taxis. De leur côté, les taxis traditionnels ont prévu de manifester jeudi prochain devant les aéroports et les gares des grandes villes.