La cour a considéré les faits qui lui sont reprochés "d'une extrême gravité", soulignant qu'il était "resté sur zone pendant quatre ans" et avait participé pendant plus d'un an à "des combats au sein d'un groupe terroriste". Cela "atteste d'une adhésion persistante à l'idéologie" djihadiste, a estimé le président David Hill.
La cour d'assises spéciale de Paris a condamné mercredi Amar Felouki, jeune Français parti combattre en Syrie en 2013 avec l'organisation djihadiste al-Nosra , à 15 ans de réclusion criminelle, assortis d'une peine de sûreté de 10 ans. La cour a considéré les faits qui lui sont reprochés -qu'il reconnaît en partie- "d'une extrême gravité", soulignant qu'il était "resté sur zone pendant quatre ans" et avait participé "à tout le moins" pendant plus d'un an à "des combats au sein d'un groupe terroriste". Cela "atteste d'une adhésion persistante à l'idéologie" djihadiste, a estimé le président David Hill, lors de l'énoncé du verdict.
A rejoint la Syrie en septembre 2013
À partir de l'évaluation de l'accusé en détention et de ses déclarations à l'audience, "il ne semble pas que vous ayez engagé un réel travail d'introspection", a-t-il ajouté.
Jugé depuis lundi pour association de malfaiteur terroriste, le jeune homme originaire de Villeneuve-d'Ascq, dans le nord de la France, aujourd'hui âgé de 31 ans, avait rejoint la Syrie en septembre 2013 avec trois amis de son quartier -il est le seul à être rentré vivant en France- pour s'engager dans les rangs du Front al-Nosra, groupe djihadiste affilié à al-Qaïda . Il a assuré avoir quitté le combat après une grave blessure fin 2014, pour rejoindre une école coranique située à Darkouch, près de la Turquie.
Mercredi matin, le parquet national anti-terroriste (Pnat) avait requis 18 ans de prison assortis d'une peine de sûreté de 12 années, évoquant ses "doutes" concernant "la persistance de l'ancrage idéologique" d'Amar Felouki, aujourd'hui âgé de 31 ans.
Des rapports imprécis selon son avocat
"Le quantum de la peine ne me surprend pas", a commenté l'avocat de l'accusé auprès de l'AFP. Florian Lastalle s'est dit en revanche "un peu déçu par la peine de sûreté" prononcée, qui "l'empêche de demander un aménagement de peine" dans l'immédiat. Lors de sa plaidoirie, en fin de matinée, il avait demandé à la cour de prononcer une décision qui "donne une perspective" et "de l'espoir" à Amar Felouki.
Me Lastelle a aussi regretté "des décisions motivées par des rapports qui sont imprécis, rédigées par des personnes qu'on ne connaît pas, dont on ne connaît pas les qualités professionnelles", en référence au rapport d'évaluation rédigé en détention (en quartier d'évaluation de la radicalisation puis en quartier de prise en charge de la radicalisation).
Il a aussi qualifié de "contre-vérité historique" la présentation de l'accusation mettant "sur un pied d'égalité une adhésion à Jabhat al-Nosra", le groupe intégré par Amar Felouki, et à l'organisation État islamique . L'avocat a indiqué "réfléchir" à un éventuel appel du verdict.