Un médecin a été grièvement blessé lors d'une agression mardi soir aux urgences du centre hospitalier de Saint-Denis, poussant la direction à installer un vigile dans le service, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Une violente agression. Mardi, peu avant 23h, un médecin "s'est fait violemment agresser par l'accompagnant d'un patient consultant au service des urgences adultes", a écrit la direction de l'établissement dans un communiqué interne. La direction a précisé que le médecin a été "pris en charge par des chirurgiens spécialisés". Il a eu les mains fracturées par des coups de pied, d'après un collègue de la victime, ayant requis l'anonymat. "Il a fallu que des mains soient brisées" pour qu'un agent de sécurité veille sur les urgences la nuit, a-t-il déploré. Deux infirmiers qui se sont interposés "ont également été victimes de coups et blessures" avant d'être soignés par leurs collègues, selon la direction.
L'hôpital se portera partie civile. L'agresseur a été arrêté et doit être jugé vendredi après-midi au tribunal de Bobigny. L'hôpital a annoncé aux personnels qu'il allait se porter partie civile et qu'un agent de sécurité serait "en permanence aux urgences la nuit". Le centre hospitalier de Saint-Denis est au coeur d'une zone très densément peuplée de l'est de la Seine-Saint-Denis, l'un des départements qui concentrent le plus de difficultés sociales.
Dans son témoignage, l'urgentiste ayant requis l'anonymat estime que "la dégradation des conditions de travail s'accompagne d'une dégradation des conditions de sécurité" avec une "montée en puissance de l'agressivité du public" qui se traduit par des "agressions verbales quotidiennes" et des "agressions physiques quasi-hebdomadaires".