Un policier en civil a maîtrisé jeudi dans un TGV Annecy-Paris un homme armé d'un couteau, après une bagarre au cours de laquelle un coup de feu a été tiré, sans faire de blessé mais provoquant l'effroi des passagers. L'homme, âgé d'une trentaine d'années, a été maîtrisé par un policier en civil avec lequel il s'est battu, a déclaré à l'AFP la vice-procureure de Chalon-sur-Saône Angélique Depetris, précisant qu'au cours de cette bagarre, "un coup de feu (était) parti".
Remerciement du ministre de l'Intérieur
Une femme présente dans le train, Stéphanie Debord, a expliqué à l'AFP que cet homme s'était emparé de l'arme du policier et avait tiré, faisant état de son côté de deux coups de feu. Angélique Depetris a annoncé qu'une information judiciaire avait été ouverte pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique". L'attaque s'est produite près du Creusot. L'homme a été "placé en garde à vue à la brigade de recherche d'Autun", a indiqué la vice-procureure.
"Merci au policier hors service qui est intervenu courageusement dans ce train pour interpeller un individu menaçant", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "Gratitude et reconnaissance au policier qui a agi pour maîtriser un individu dangereux à bord du #TGV. Merci aux équipes #SNCF et aux forces de l'ordre pour leur réactivité et leur sang-froid ; ils ont protégé tous les passagers", a réagi son homologue des Transports, Clément Beaune, sur Twitter.
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"Des cris"
"Après la gare de Mâcon, un individu, qui était à l'entrée du sas, est entré avec des mains pleines de sang. J'ai dit au passager derrière moi: 'ce type-là est bizarre'. Je me suis aperçue qu'il avait cassé avec un marteau la vitre du train, qui était en marche. Il était complètement hagard, ailleurs", a raconté Stéphanie Debord, qui se trouvait en voiture n°2, en première classe. "Le monsieur s'est levé, il a essayé de le maîtriser, c'est parti en bagarre, coups de poings, coups de pieds. Il y a eu des cris", a-t-elle raconté.
"Là, un policier en civil, qui montait à Paris pour le 14-juillet et qui était en voiture n°5, a été appelé par le contrôleur en disant qu'apparemment il y avait un souci au wagon 2. Le policier était en short-T-shirt, il avait son arme sur lui. Il a essayé de maîtriser l'homme, un étranger, qui ne parlait pas français, et était hors de lui. (Ce dernier) a pris l'arme du policier et a tiré deux coups de feu", a détaillé la passagère de 49 ans. "Cela criait. On s'est tous couché entre les sièges, car on avait peur qu'il rentre dans le wagon, il était à moins de dix mètres. J'étais en ligne avec mon mari, il a entendu les coups de feu au téléphone, il m'a dit : 'tu restes au sol, tu ne bouges pas'".
"Grâce à eux, on a échappé à une catastrophe"
"Ils ont demandé des ceintures aux gens qui en avaient sur eux, on leur a donné trois, quatre ceintures pour essayer de le maîtriser mais c'était très compliqué, même s'il n'était pas épais. Il y avait ce policier en civil et ce monsieur de la SNCF, le passager derrière moi, qui était en civil et montait à Paris. Grâce à eux, on a échappé à une catastrophe", a expliqué la passagère. Les passagers en ayant exprimé le besoin ont pu bénéficier d'un soutien psychologique, a-t-elle précisé.
Le policier "a été requis par le personnel SNCF au titre du programme 'voyager-protéger' mis en place l'an dernier. Grâce à celui-ci, les policiers ont la possibilité de bénéficier de réductions ou de gratuité dans les trains à condition d'être armés", a précisé Gérald Darmanin. "La rame étant mobilisée pour les besoins de l'enquête, un TGV est venu de Lyon prendre en charge les passagers, et ce TGV est reparti pour Paris", a indiqué de son côté à l'AFP la SNCF, qui "tient à remercier le policier pour son intervention".