C'est une première. Les parents d'un soldat syrien, décapité par le groupe Etat Islamique, ont été reçus vendredi à Paris par un juge d'instruction antiterroriste. Leur fils a été exécuté, en novembre 2014, avec 17 autres soldats de l'armée syrienne et un otage américain. Une exécution mise en scène dans une vidéo, largement diffusée sur Internet.
Le Normand Maxime Hauchard. Si les parents de ce soldat ont porté plainte en France, c'est parce que l'un des bourreaux, qui apparaît sur la vidéo, est un djihadiste français. Maxime Hauchard, originaire de Normandie. Le seul bourreau à ce jour formellement identifié sur cette vidéo de 18 minutes, diffusée en intégralité sur une télé libanaise. C’est comme ça que les parents du soldat ont découvert la mort de leur fils. Il avait été capturé un an et demi auparavant par les rebelles de l’armée syrienne libre, vendu ensuite au Front al-Nosra et finalement exécuté, malgré le versement d’une rançon, par le groupe Etat islamique et ses combattants étrangers.
"J'irai partout". Les parents du soldat sont venus cette semaine à Paris pour rencontrer le seul juge qui enquête aujourd’hui sur ce massacre. "Je demande la justice à la France, je demande la vérité. Je ne veux pas que ce terroriste revienne en France comme une bombe à retardement. Quand on aura identifié les autres bourreaux de mon fils, je demanderai aussi justice dans leur pays, j’irai partout sauf en Arabie Saoudite parce que là-bas il n‘y a pas de justice", assure le père du soldat.
De ces trois heures d’entretien avec le juge, les parents su soldat syrien ont retenu que Maxime Hauchard serait toujours vivant en Syrie, et qu’un autre Français figure peut-être sur la même vidéo.