La directrice d'une école maternelle de Haute-Vienne a été placée en garde à vue mercredi, soupçonnée de "violences physiques et psychologiques" contre une quinzaine d'enfants, a-t-on appris de sources concordantes. Âgée de 48 ans, l'enseignante de petite section de l'école maternelle de Feytiat, à quelques kilomètres au sud-est de Limoges, a été placée en garde à vue après le dépôt de plaintes de parents d'élèves. "La brigade des mineurs enquête sur l'affaire depuis cinq mois. Ce genre de dossier est toujours sensible et il a fallu prendre le temps. A ce jour, il y a douze plaintes, et une quinzaine de personnes qui ont été entendues", a indiqué une source policière.
"Des brimades et des humiliations". Selon le collectif formé par les parents d'élèves, une quinzaine d'enfants placés sous la responsabilité de l'enseignante depuis la rentrée 2014 auraient été l'objet de brimades et d'humiliations, dont trois plus particulièrement. "Nous avons réuni de nombreux témoignages : tapes sur la nuque, enfants secoués, témoignages de tout petits racontant leur angoisse d'être mis dans le 'placard aux sorcières', humiliations, brimades... la liste est sans fin", a raconté à l'AFP une mère de famille, porte-parole du collectif, qui souhaite rester anonyme. Une source proche de l'enquête a fait état de "méthodes de travail, disons 'à l'ancienne', c'est-à-dire assez violentes", alors que l'enseignante aurait déjà eu des précédents lors d'autres affectations qui ont permis d'étayer le dossier.
L'institutrice "ne reviendrait plus dans l'école". Selon la porte-parole du collectif de parents, le rectorat aurait informé les parents au printemps "qu'un accord avait été trouvé avec l'institutrice, qu'elle était en arrêt de travail et qu'elle ne reviendrait plus dans l'école". "Mais pour nous, il est inenvisageable qu'elle retourne auprès d'enfants où que ce soit. Cette femme n'a pas sa place dans l'Education nationale", s'insurge-t-elle, justifiant le dépôt des plaintes. Selon elle, les enfants vont mieux depuis le départ de l'institutrice. Mais "il est nécessaire pour nous d'aller au bout de la procédure pour obtenir la reconnaissance du traumatisme qu'ont subi nos enfants et dénoncer le silence des hauts fonctionnaires à qui nous confions leur avenir", affirme-t-elle.
"Des symptômes de dépression". "Ma fille a été scolarisée à la rentrée dernière, à deux ans et demi. Elle était ravie d'aller à l'école et très vite la situation a glissée (...) Dès octobre elle était devenue méconnaissable, comme éteinte", raconte la mère, évoquant des "symptômes de dépression" détectés par les médecins. Selon elle, c'est "une discussion avec une autre maman d'élève" qui a révélé que "nos enfants racontaient les mêmes évènements, que leurs symptômes étaient semblables, et que d'autres petits étaient en souffrance".