Abdelkader Merah, le frère du djihadiste responsable des attaques de Toulouse et Montauban, a été mis en examen jeudi pour association de malfaiteurs terroristes de nature criminelle, a indiqué vendredi une source judiciaire. Le frère aîné de Mohamed Merah avait déjà été mis en examen par le juge Christophe Teissier pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Une mise en examen de nature délictuelle, qui relève donc du tribunal correctionnelle et non des assises.
Vers un renvoi aux assises. Mais dans un réquisitoire supplétif, le parquet a estimé que les investigations sur les tueries justifiaient que la nature criminelle soit retenue. Le juge Christophe Teissier, qui a clos son enquête, a donc suivi cette analyse. Le parquet doit désormais rendre son réquisitoire définitif, avant que le juge ne décide du renvoi aux assises d'Abdelkader Merah.
Un frère qui souffle le chaud et le froid. Abdelkader Merah avait été arrêté le 21 mars 2012 à l'aube, alors que démarrait le siège du domicile de son cadet. Les enquêteurs sont convaincus que cet islamiste radical convaincu a joué un rôle dans l'endoctrinement de son frère. Durant l'enquête, sans rien renier de ses convictions, Abdelkader Merah a soufflé le chaud et le froid, tantôt qualifiant la mort de son frère de "belle fin", tantôt condamnant les tueries.
Deux autres mis en examen dans cette affaire. Mais selon sa défense, aucun élément matériel ne le reliant aux crimes de Mohamed Merah, rien ne justifie sa mise en examen pour complicité d'assassinats et de tentatives d'assassinats en lien avec une entreprise terroriste. Mais si cette infraction devait tomber, celle choisie jeudi permettrait un renvoi aux assises.
Deux autres hommes sont mis en examen dans cette affaire, Fettah Malki et Mohamed Mounir Meskine. Le premier reste détenu, le second est libre sous contrôle judiciaire. Délinquant de droit commun, Fettah Malki est notamment soupçonné d'avoir fourni le pistolet mitrailleur Uzi que portait Mohamed Merah à l'école juive de Toulouse. Des faits qu'il ne conteste pas, tout en assurant ne jamais avoir su l'usage qu'en ferait Mohamed Merah. Quant à Meskine, il est soupçonné d'avoir pris part au vol du scooter, ce qu'il nie.