C'est la plus grosse saisie de drogue de l'année pour la Brigade des stupéfiants du 36, quai des Orfèvres à Paris : 18 kilos de cocaïne pure pour une valeur marchande de plus de 500.000 euros retrouvée par la police judiciaire. 17 personnes sont actuellement en garde à vue, six à Paris et onze à Marseille, après cette opération conjointe des PJ parisienne et marseillaise, dévoilée lundi lors d'une conférence de presse.
Une saisie tous azimuts. Au-delà de la drogue, cinq armes de poing, plusieurs centaines de cartouches, un détonateur et 400 grammes d'explosifs de type TNT ont été retrouvés. Les policiers ont aussi mis la main sur 300.000 euros en liquide, deux brassards de police et plusieurs véhicules dont un Porsche Cayenne. Cela faisait plus d'un an que la PJ marseillaise enquêtait sur ces trafiquants trentenaires, biens connus pour trafic de drogue, sans réussir à savoir où ils s'approvisionnaient. "On est clairement dans une logique de grand banditisme. Ils sont tous connus pour être des importateurs de stupéfiants et pour fréquenter le grand banditisme", explique Christophe Descoms, , chef de la brigade des stupéfiants de Paris, pour qui la présence de détonateurs et d'explosifs sont "assez souvent le matériel utilisé par le grand banditisme".
Coup de filet retardé à cause de l'assaut. Les policiers ont finalement démantelé le week-end dernier ce réseau, qui alimentait les quartiers nord de Marseille. Mais un peu plus tard que prévu, les plans des dealers ayant été chamboulés par l'assaut des forces de l'ordre la semaine dernière à Saint-Denis.
Les trafiquants devaient ainsi prendre livraison mercredi dernier en Seine-Saint-Denis. Mais l'importante présence de policiers à cause de l'intervention du RAID pour neutraliser Abdelhamid Abaaoud les a obligés à changer leurs plans. Ils ont fait demi-tour et sont rentrés bredouilles à Marseille.
"La PJ marseillaise nous a prévenus qu'elle travaillait sur un réseau qui s'approvisionnait en Ile-de-France", raconte Christophe Descoms Les policiers parisiens ont alors pris en filature, à partir du centre de la France, une équipe venue "s'approvisionner" dans la nuit de mardi à mercredi. "Malheureusement ce premier épisode échoue à cause des attentats. Il y avait trop de policiers partout. Comme ils venaient en Seine-Saint-Denis et que c'est ce jour-là qu'a eu lieu l'assaut à Saint-Denis, ils sont redescendus à vide", détaille le chef de la brigade des stupéfiants.
Un coup de filet simultané. L'équipe réapparaît dans la nuit de samedi à dimanche. Pris en filature toute la journée, ils effectuent une première transaction à Goussainville (Val d'Oise) puis à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) où ils sont interpellés en flagrant délit. Des arrestations simultanées ont également lieu à Marseille.