Une sœur du djihadiste français Boubaker El Hakim, suspectée d'être partie en Syrie avec son enfant en 2015, a été mise en examen à Paris et incarcérée provisoirement, selon une source judiciaire. Cette mise en examen intervient peu après l'annonce de la mort de Boubaker El Hakim, un cadre de l'organisation État islamique, encore non confirmée officiellement par les autorités françaises.
Association de malfaiteurs terroristes. Cette mère de famille de 32 ans a été mise en examen par un juge d'instruction antiterroriste pour "association de malfaiteurs terroristes" et pour "soustraction d'un parent à ses obligations légales", selon une source judiciaire. Elle a été incarcérée provisoirement dans l'attente d'un débat différé sur sa détention devant le juge des libertés et de la détention. Les enquêteurs la soupçonnent d'être partie en 2015 en Syrie avec son enfant de cinq ans pour y rejoindre les zones contrôlées par le groupe État islamique, selon une source proche de l'enquête.
Interpellée mardi à Paris par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), elle avait été placée en garde à vue en même temps que deux autres membres de l'entourage familial, une autre sœur et la mère de l'épouse du demi-frère du djihadiste. Leurs gardes à vue ont été levées vendredi, "sans charges retenues contre elles à ce stade des investigations", selon la source judiciaire.
Ciblé par un drone. La mort de Boubaker El Hakim, Franco-Tunisien de 33 ans, a été confirmée par le Pentagone samedi. Selon le commandement de l'armée américaine, il a été tué le 26 novembre par une frappe d'un drone à Raqqa, capitale autoproclamée du groupe jihadiste, mais cette information n'a pas été confirmée officiellement à ce stade par la coalition militaire qui mène des raids sur les zones contrôlées par l'organisation EI.
Bien connu de l'antiterrorisme. Né à Paris, Boubaker El Hakim, figure bien connue de l'antiterrorisme depuis une dizaine d'années, a d'abord combattu dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak. Il avait été condamné en mai 2008 à Paris à sept ans de prison ferme, avec une période de sûreté des deux tiers, dans le procès de la filière des "Buttes-Chaumont" qui envoyait de jeunes parisiens faire le djihad en Irak dans les années 2000. Il avait été libéré en janvier 2011. Lors d'un séjour à la prison de Fresnes, en 2005, il aurait formé l'un des frères Kouachi, à l'origine de l'attaque de Charlie Hebdo. Les services de renseignement estiment qu'il a aussi un rôle dans l'impulsion des attentats du 13-Novembre.