L'affaire date de 2012, mais n'avance pas. Douze pompiers de Paris avaient été mis en examen pour viol et violences suite au bizutage de deux jeunes pompiers qui avait dégénéré dans le bus de l'équipe de gymnastique de la brigade. Quatre ans après les faits, l'enquête n'est toujours pas terminée et traîne en longueur.
Trois juges d'instruction différents. Si l'affaire est sensible, l'enquête, elle, ne semble pas d'une extrême complexité. Dès le début, les enquêteurs ont en effet récupéré un enregistrement vidéo et pu interroger tout les pompiers concernés. L'un des suspects avait même été écroué quelques mois. Aujourd'hui, le dossier traîne en partie à cause des mutations des magistrats. "Quatre ans, c'est déraisonnable. Pour les parties civiles victimes c'est un scandale", déplore l'avocat des victimes Me Nicolas Cellupica. "Sur le dossier, il y a eu trois juges d’instruction qui se sont succédé. Le premier a gardé le dossier à peine quelques mois ; ce qui est étonnant c'est que l'on a confié cette affaire sensible à un magistrat que l'on savait sur le départ", regrette encore l'avocat.
Quatre ans et demi d'enquête. Le deuxième magistrat nommé n'a pas eu le temps de terminer l'instruction de l'affaire et trois ans plus tard, une troisième juge est arrivée sur le dossier. La nouvelle magistrate s'est alors rendue compte que les expertises psychiatriques n'avaient pas été effectuées. Au mieux, l'enquête sera donc bouclée à l'automne, quatre ans et demi après les faits, soit le double des délais moyens.