Une semaine après les incidents survenus lors du comité central d'entreprise (CCE) d'Air France consacré un plan de restructuration prévoyant 2.900 suppressions de postes, l'enquête judiciaire progresse.
Quatre salariés de la compagnie aérienne ont été interpellés simultanément lundi à leur domicile, selon les informations recueillies par Europe 1, en Seine-et-Marne, dans le Val-d'Oise, les Yvelines et l'Aisne. Les hommes de la police aux frontières (PAF) sont intervenus ce lundi à six heures du matin. Un réveil brutal mais différent, cependant, de celui réservé habituellement par la police aux truands et aux trafiquants de drogue. Selon nos informations, il n'y a pas eu de porte enfoncée dans cette opération qui s'est déroulée sans incidents. Un cinquième, puis un sixième salarié d'Air France ont été interpellés plus tard dans la matinée. En fin d'après-midi, l'un d'entre eux a été relâché, tandis que les autres doivent passer la nuit en garde à vue.
Identifiés sur les vidéos des incidents. Cinq de ces salariés, placés en garde à vue avec le sixième, sont des militants syndicaux. Des personnels au sol qui travaillent à la direction Cargo d'Air France. Ils ont été formellement identifiés sur les images vidéo comme étant les principaux auteurs des violences commises lundi dernier sur les vigiles et les cadres de la compagnie, notamment le Directeur des Ressources Humaines dont la chemise avait été arrachée, en début de semaine dernière, à l'issue du comité central d'entreprise.
D'autres auditions à venir. D'autres salariés d'Air France seront probablement amenés à s'expliquer, eux aussi, devant les policiers dans les prochaines heures ou les prochains jours. Des employés qui seront pour leur part convoqués, et pas forcément réveillés à 6 heures du matin.
Une volonté de "faire peur", selon la CGT. L'interpellation de ces salariés, dont cinq sont militants de la CGT, participe d'une volonté de "faire peur" et d'intimider le personnel de la compagnie aérienne, a déploré lundi un dirigeant cégétiste. "Ça ne va pas calmer les choses", a déclaré le secrétaire général du Comité central d'entreprise, Didier Fauverte.
"Je pense qu'il y aura d'autres salariés appartenant à d'autres syndicats qui seront mis en cause. Tout ça va continuer à faire bouillir la cocotte", a-t-il poursuivi estimant que ces interpellations menées à l'aube participent d'une "tentative d'intimidation" et d'une "volonté de faire peur pour essayer de museler un peu tout le monde". Un rassemblement de soutien à ces salariés est prévu lundi après-midi à Roissy.