Quatre hommes ont été mis en examen samedi par un juge d'instruction, notamment pour tentative de meurtre, après l'attaque puis l'incendie mercredi d'un véhicule de police dans lequel se trouvaient deux agents, a-t-on appris du parquet de Paris.
Quatre hommes de 18 à 32 ans. Issus de la mouvance antifasciste, ces hommes âgés de 18 à 32 ans ont également été mis en examen pour "violences en bande organisée" avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique, destruction de biens "en bande organisée par moyen dangereux" et "participation à un attroupement" armé avec dissimulation du visage. L'un des suspects est également mis en examen pour "refus de se soumettre à un prélèvement ADN". En revanche, aucun n'a été mis en examen pour "association de malfaiteurs", l'un des chefs retenus par le parquet pour l'ouverture de l'information judiciaire.
Les investigations se poursuivent. Ils sont incarcérés dans l'attente d'un débat différé sur leur détention provisoire, demandé par leur défense et qui interviendra devant le juge des libertés et de la détention dans un délai de quatre jours. Le parquet avait requis le placement en détention provisoire" des quatre hommes, trois étudiants de 18, 20 et 21 ans, et un autre de 32 ans, sans emploi. "Les investigations se poursuivent pour déterminer le rôle exact de chacun dans les faits, et interpeller d'éventuels autres suspects", a précisé le parquet. Une source proche du dossier a affirmé que l'un des mis en examen est "probablement l'auteur d'un tir de projectile" qui a brisé la vitre arrière de la voiture. Les policiers ont notamment retrouvé chez eux un poing américain, une matraque, des bouteilles de gaz et des tracts antifascistes.
Deux hommes déjà condamnés. Parmi les quatre hommes, qui ont "globalement fait valoir leur droit au silence" en garde à vue, selon le parquet, trois avaient fait l'objet d'interdictions de manifester pour la journée de mobilisation de mardi contre la loi Travail, dans le cadre de l'état d'urgence. L'un d'eux, celui âgé de 21 ans, avait obtenu mardi devant le tribunal administratif de Paris une suspension de cette interdiction. Les suspects de 21 et 32 ans ont déjà été condamnés dans le passé pour des violences aggravées.