Le sujet est brûlant. Un nouveau projet de loi sur le logement est présenté ce vendredi en Conseil des ministres. Le marché de l'immobilier est grippé depuis des mois par des taux trop élevés et des locataires coincés dans leurs logements faute de construction, notamment dans le neuf, et donc d'opportunités d'achat. Il s'agit maintenant de trouver des solutions pour loger la classe moyenne, trop riche pour avoir le droit au logement social, mais trop pauvre pour pouvoir acheter. Le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, veut donc construire des logements abordables.
Nouvelles conditions d'attribution des HLM
L'objectif du texte est clair, relancer durablement la production de logements. Par exemple, le gouvernement entend donner plus de pouvoir aux maires pour l'attribution de logements sociaux neufs. Encore faut-il avoir les moyens de les financer, regrette la sénatrice du Pas-de-Calais, Amel Gacquerre. "Quel est l'intérêt aujourd'hui pour un maire de construire dans sa commune quand il sait que derrière, il devra produire davantage de services publics, par exemple. Mais il n'aura pas forcément les moyens de les produire. Ses incitations budgétaires fiscales ne sont pas du tout mises sur la table dans ce texte de loi", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.
Surtout, la crise du logement en France n'est pas qu'une question d'offre, c'est aussi une question de demande. Mais le texte aborde beaucoup moins cet aspect-là. Pourtant, pour Jérôme Baloge, vice-président d'Intercommunalités de France, le vrai sujet de fond, c'est l'accès à la propriété. "Ce projet de loi est une réponse de court terme qui ne peut pas être une proposition trop définitive. Je ne sais pas si le rêve de la classe moyenne ou de la majorité des Français est de rester locataire", souligne-t-il. Plusieurs acteurs prônent ainsi une décentralisation de la politique du logement pour permettre aux élus d'apporter des réponses locales, par exemple en renforçant le prêt à taux zéro.