Son initiative pourrait le conduire devant la justice... mais pourrait bien également lui trouver un travail. Un jeune homme de 18 ans, poursuivi pour mise en danger de la vie d'autrui après avoir filmé Nancy vue du ciel à l'aide d'un drone, s'est vu proposer un travail par... le maire de la ville.
Un jeune homme "talentueux". "Je lui ai proposé de se mettre en relation avec mes collaborateurs pour travailler avec nous sur le projet de Ville numérique French Tech", a expliqué André Rossinot, maire UDI de Nancy. ce dernier aspire en effet à ce que le Sillon lorrain (qui regroupe Nancy, Metz, Epinal et Thionville) obtienne le label "French tech".
L'élu a indiqué avoir rencontré le prévenu, qu'il a qualifié de "talentueux", afin que ce dernier lui raconte "son parcours, ses projets". Malgré son jeune âge, l’adolescent a en effet un parcours déjà bien chargé. Il a déjà créé deux sociétés : l'une dans la communication, l'autre dans la location de caméras et drones.
Une vidéo à la Yann Arthus-Bertrand. Fin janvier, le jeune vidéaste avait tourné des prises de vues aériennes de Nancy, notamment de la place Stanislas ainsi que des monuments les plus célèbres de la ville lorraine. Son clip, posté sur différentes plateformes de partage de vidéos, a été vu plusieurs dizaines de milliers de fois par les internautes.
Voici les images tournées à Nancy :
Une initiative mettant en danger les Nancéiens. Mais son succès a alerté les autorités, dont la Direction de l'aviation civile qui a rappelé à l'auteur de la vidéo les règles relatives aux drones civils. Les images du film démontraient que le drone frôlait les monuments, façades et clochers, au-dessus de groupes conséquents de personnes. Or, les utilisateurs de ces engins doivent passer une formation similaire à celle des pilotes d'ULM et obtenir une autorisation particulière lorsqu'ils souhaitent faire survoler un drone au-dessus d'un espace urbain.
Des soutiens sur Facebook. Après avoir été entendu par les gendarmes, le jeune homme a reçu une convocation devant le tribunal correctionnel pour mise en danger de la vie d'autrui, infraction pour laquelle il encourt un an d'emprisonnement. Le procureur de Nancy, Thomas Pison, avait indiqué qu'il s'agissait de la première poursuite de ce type en France. L'affaire a enflammé les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, où une page de soutien a recueilli plus de 12.000 adhésions.
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